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Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/245

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CHRONIQUE

comté de Champagne, qui appartenait par droit de succession à Jeanne, reine des Français, tua un grand nombre d’hommes, et une ville toute entière. Gautier de Crécy, seigneur de Châtillon, envoyé par le roi de France pour réprimer ses téméraires entreprises, et accompagné des Champenois, dévasta par le fer et le feu la terre du comte de Bar, et le força ainsi de venir la défendre. Les cardinaux de Colonne, déposés, se rendirent à Nepi, ville de Toscane. Le pape, les condamnant comme schismatiques, et les déclarant excommuniés, envoya contre eux des croisés d’Italie avec une grande armée.

Philippe, roi de France, ayant rassemblé une grande armée à Compiègne contre Gui, comte de Flandre, qui avait renoncé à la foi qu’il lui devait, fit chevalier en cette ville, à la fête de la Pentecôte, son frère Louis, comte d’Evreux, un autre Louis, fils aîné de Robert, comte de Clermont, et cent vingt autres. De là il marcha vers la Flandre ; et, pénétrant sur cette terre malgré l’opposition des ennemis, assiégea, la veille de la fête de saint Jean-Baptiste, les habitans de Lille. Ayant détruit une abbaye de religieuses nommée Margate, les Français ravagèrent par le fer et la flamme tous les environs de Lille, jusqu’à la distance de quatre lieues. Gui, comte de, Saint-Paul ; Raoul, seigneur de Nesle, connétable de France ; Gui, son frère, maréchal de l’armée, avec quelques autres, s’étant éloignés de l’armée de quatre lieues, livrèrent combat aux ennemis sur les bords de la rivière de la ville de Comines, en mirent plus de cinq cents en déroute, en tuèrent un grand nombre, et s’emparèrent de leurs tentes. Ils amenèrent prisonniers avec