enterré. On lit autre part qu’étant venu à Utrecht pour y célébrer la Pentecôte, il y mourut d’un chancre au bras, chez lui un mal de naissance, et que son corps, dont on avait retiré les intestins, et qu’on avait saupoudré de sel, fut transporté à Spire. L’empereur ainsi disparu, l’impératrice Mathilde, sa femme, n’ayant pas d’enfans, retourna vers son père Henri, roi d’Angleterre. Alors croissait à Paris Hugues, chanoine de Saint-Victor, renommé pour sa piété et sa science, et qui n’avait pas son semblable dans ce temps pour l’habileté dans les sept arts libéraux. Parmi le grand nombre de choses utiles qu’il écrivit, il fit sur les sacremens un ouvrage en deux volumes grandement utile. L’empereur Henri étant mort, ou ayant disparu, comme nous l’avons dit plus haut, comme quelques princes de la Souabe et de l’Allemagne voulaient élever au trône Conrad, son neveu, d’autres créèrent roi Lothaire, duc de Saxe, homme sage et valeureux.
En Syrie, l’armée des Chrétiens livra deux batailles aux Sarrasins. Dans le premier combat, tombèrent deux mille cent païens et seulement quinze Chrétiens ; mais dans le second, les Chrétiens, n’obtinrent qu’une sanglante victoire ; quoique la plus-grande partie des leurs eût péri, ranimés cependant par le secours de Dieu, ils renversèrent et vainquirent une innombrable quantité d’ennemis. Norbert, fondateur et premier abbé des Prémontrés, fut élu archevêque de la ville de Parthénople, c’est-à-dire Magdebourg.
Charles, comte de Flandre, fils de Canut, roi des Danois, qui par droit de parenté avait succédé à Baudouin, fils de Robert, roi de Jérusalem, pendant qu’il