tenait en fief du roi de France, et avaient déjà rasé un château très-fortifié appelé Bouchain, conclurent une trêve avec les gens du Hainaut, et revinrent défendre leurs frontières.
A Paris, dans la semaine de Pâques, vinrent vers le roi de France des envoyés des Tartares, qui promirent que, si le roi et les barons envoyaient leurs gens au secours de la Terre-Sainte, leur seigneur le roi des Tartares attaquerait avec toutes ses forces les Sarrasins, et que lui et son peuple embrasseraient très-volontiers la religion chrétienne. A Lille, ville de Flandre, le jeudi d’après l’octave de la Résurrection du Seigneur, deux cents chevaliers et trois cents hommes de pied armés furent pris et tués par les gens de Tournai, sous les ordres de Foucault de Melle, sénéchal du roi de France.
Philippe, roi de France, rendit à Edouard, roi d’Angleterre, la terre de Gascogne qu’il avait prise et longtemps retenue, en sorte que la paix fut rétablie entre eux. Philippe, roi de France, ayant appris par plusieurs hommes de haut rang et dignes de foi, que le pape Boniface était souillé de crimes abominables, et engagé en diverses hérésies, avait jusqu’alors fermé volontiers l’oreille à ces discours ; mais dans un parlement publiquement tenu à Paris, et où assistèrent les prélats, les barons, les chapitrés, les couvens, les colléges, les communautés et les universités des villes de son royaume, ainsi que des maîtres en théologie, des professeurs du droit canon et du droit civil et d’autres sages et importans personnages des divers pays et royaumes, il se vit pressé par les importunes clameurs et lès instances réitérées des dénonciateurs.