plus grande vénération. Leurs prêtres, lorsqu’ils devaient
célébrer la messe, ne proféraient aucunement
les paroles de consécration, et quoiqu’ils fissent voeu
de s’abstenir de femmes, il leur était permis cependant
d’avoir commerce entre eux à la manière des
sodomites. Le roi de France, le dimanche suivant,
dans…….25 du palais royal, fit proclamer
ouvertement et publiquement, en présence du clergé
et du peuple, tous ces crimes dont on les soupçonnait
violemment. Ces crimes, qui paraissent incroyables,
à cause de l’horreur qu’ils impriment dans le
coeur des fidèles, cependant le grand-maître de l’ordre,
conduit au Temple en présence des docteurs de
l’Université, les avoua, dit-on, expressément dans la
semaine suivante, si ce n’est qu’il assura ne s’être
aucunement souillé de la dépravation sodomique, et
n’avait pas, dans sa profession de foi, craché sur
l’image du crucifix, mais par terre, à côté. On assure
qu’il fit savoir à tous ses frères, par un écrit de sa
main, que le repentir l’avait conduit à cette confession,
et qu’il les exhortait à en faire autant. Il arriva
que quelques-uns avouèrent d’eux-mêmes en pleurant
une grande partie ou la totalité de ces crimes.
Les uns conduits, à ce qu’il parut, par le repentir,
les autres mis a la question par différens supplices,
ou effrayés par les menaces ou l’aspect des tourmens,
d’autres entraînés ou attirés par des promesses engageantes,
d’autres enfin tourmentés et forcés par la
disette qui les pressait dans leur prison, ou contraints
de beaucoup d’autres manières, avouèrent la vérité
des accusations. Mais un grand nombre nièrent abso-
25. Il y a ici une lacune.