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Page:Chronique de Guillaume de Nangis.djvu/334

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DE GUILLAUME DE NANGIS

lippe son père, frère de ladite Mathilde, mort depuis long-temps, se joignit aux chevaliers confédérés dont nous avons parlé plus haut. Quoique Philippe, régent du royaume de France, eût remis cette affaire en main souveraine, ou à la décision quelconque de Gautier, connétable de France, envoyé dans le pays pour réprimer cette révolte, Robert se souleva à main armée, s’empara par force de la ville d’Arras et du château de Saint-Omer, et méprisa de comparaître devant le parlement de Paris, malgré les sommations qui lui en furent faites. Ce qu’ayant appris, le comte Philippe prit les armes contre lui ; le samedi avant la fête de la Toussaint, il prit à Saint-Denis la bannière, l’évêque de Saint-Malo célébrant la messe et lui donnant sa bénédiction, cependant les saints martyrs ne furent pas tirés de leur châsse et posés sur l’autel, et on n’y fit pas toucher la bannière comme on avait coutume de le faire autrefois. Le comte Philippe étant arrivé à Amiens avec une nombreuse armée, avant d’engager un combat, il fut convenu que des gens de confiance seraient chargés de traiter de la paix entre Robert et ladite comtesse, et que si on ne pouvait les mettre d’accord, ils seraient absolument jugés par les pairs et grands du royaume, et que la procédure de leur affaire resterait en l’état où elle en était à l’époque de la mort de Robert, comte d’Artois, père de ladite Mathilde et aïeul de Robert, nonobstant tout jugement rendu,à cet égard que pendant ce temps Charles, comte de Valois, et son frère Louis, comte d’Evreux, tiendraient le comté en main souveraine et en recevraient tous les revenus et rentes ; que Robert, qui avait appelé les confédérés à son secours, se ren-