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CHRONIQUE

les maisons, livres et choses nécessaires au service divin. Le pape â ce sujet envoya à Paris, et dans d’autres villes de grandes études, des statuts et décrétales, sous forme de bulle, qu’il ordonna de lire publiquement, ainsi que les autres décrétales. Il y décidait que dans les choses qui se consomment par l’usage, la propriété ne peut être distincte de l’usage, ni l’usage de la propriété. Cela fit naître beaucoup de doutes sur la question de savoir si les religieux soumis à de telles règles pouvaient, sans scrupule et sans grand péril pour leurs ames, prendre sur eux de garder plus long-temps les observances qu’on leur imposait.

Vers le même temps, le Bavarois apprenant que le pape lui refusait la bénédiction impériale, quand selon lui elle lui était due de droit, car il avait pour lui la majorité des électeurs, se regarda comme élu sans opposition ; c’est pourquoi il disait que, selon les droits et coutumes confirmés par ses prédécesseurs, il lui appartenait d’administrer tout le temporel de l’Empire, de distribuer les fiefs et les dignités, et recevoir les hommages, comme l’avaient fait ses prédécesseurs élus de la même manière que lui, sans que le pape eût rien à réclamer à ce sujet. Il en appela donc à un concile général et fit proclamer son appel en différens lieux, soutenant que le pape était un hérétique, surtout encore, disait-il, lorsqu’il paraissait s’efforcer de détruire la règle de saint François et de l’ordre des frères Minimes, confirmée avant lui par ses saints prédécesseurs et louablement observée par de si saints religieux, en sorte qu’il ne pouvait, sans folie et erreur contre la foi catholique et le Christ, attenter à cette