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CHRONIQUE

s’en éloigna pourtant pas beaucoup, car, trouvant un port tranquille dans la maison du Temple, dans le Louvre et dans les autres faubourgs de Paris, il y demeura constamment, et, tout en ne regardant que de loin la Terre-Sainte, observa avec exactitude son serment.

Cette même année, il fut convenu entre les rois de France, d’Angleterre, d’Espagne, d’Aragon, de Sicile et de Majorque, que les marchands, de quelque pays qu’ils fussent, pourraient en sûreté passer avec leurs marchhandises d’un royaume à un autre, tant par terre que par mer, et transporter partout leurs marchandises et pour que cet édit ne fût ni ne pût être ignoré de personne, il fut publiquement proclamé dans chaque royaume. Cette année, le seigneur Aphonse d’Espagne, devenu chevalier de clerc et de moine de Paris qu’il était auparavant, mourut dans la maison du comte de Savoie, à Gentilly, près Paris, de la maladie dont il avait été attaqué en Gascogne, et fut saintement enseveli chez les frères Prêcheurs, à Paris.

Cette même année, vers la fin d’août, Louis duc de Bavière, qui prenait publiquement le titre de roi des Allemands accompagné seulement d’environ vingt chevaliers, et comme s’exerçant à la chasse, passa les Alpes. Dès que les Lombards en furent instruits, surtout les nobles, comme le seigneur Cani de Vérone, le seigneur Castruccio, le seigneur Galéas et ses frères, fils du seigneur Matthieu, et d’autres nobles du comté de Milan, ils vinrent au devant de lui avec une grande armée ; et conduit jusqu’à Milan, le Bavarois y fut reçu avec honneur par les princi-