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DE GUILLAUME DE NANGIS

comme esclaves, et d’autres périrent par le glaive. A la nouvelle de la prise d’Acre, la terreur s’empara des ennemis, et ils détruisirent et abandonnèrent Ascalon et quelques châteaux enlevés aux nôtres.

Henri, empereur des Romains, assiégea Naples ; mais y étant tombé malade, il laissa là ses ravages, et regagna l’Allemagne. Dans le monastère de Saint-Denis en France, on retira la tête du pieux Denis l’Aréopagite, martyr, de la châsse, où elle reposait avec son corps, afin de convaincre d’erreur des chanoines de Paris qui prétendaient l’avoir. Cette très sainte tête fut déposée dans un beau vase d’argent, afin que désormais elle fût offerte à découvert aux baisers des fidèles. Ensuite le vénérable Matthieu, abbé de ce monastère, ayant fait lui-même un autre vase d’or d’un ouvrage merveilleux et orné de pierres précieuses, y fit transférer cette relique par les mains du vénérable père en Christ, le seigneur Simon, alors prêtre-cardinal de Sainte-Cécile, et qui fut dans la suite appelé le pape Martin IV. Cette cérémonie eut lieu en présence du roi de France Philippe, fils, du très-saint roi de France Louis ; et tous ceux qui dans le temps actuel visitent ledit monastère peuvent voir ce vase.

La discorde s’étant élevée à Acre entre le roi de France et le roi d’Angleterre, Philippe, roi de France, remit son armée, entre les mains du duc de Bourgogne, et s’en revint des pays d’ontre-mer. Mais Richard, roi d’Angleterre, y resta, délivra par son aide les Chrétiens, qui, les mains liées, demeuraient en quelque sorte comme arrêtés, et fit beaucoup d’autres choses utiles.


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Ceux qui, après le départ du roi de France,