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Page:Chronique de Paris, 24 aout 1789 - 28 février 1790.djvu/594

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lativement aux inſectes, aux vers moluſques & ceſtacés, & aux zoophytes. M. Putteney ne leur avoit conſacré que deux ou trois pages.

Dans l’extrait des aménités, il a refait, corrigé ou augmenté pluſieurs articles.

Il y a joint l’extrait des deux volumes de ſupplément qui ont paru l’année derniere.

M. Putteney n’étoit entré dans aucun détail ſur les réformes que les ſyſtêmes de Linné ont éprouvé. M. de Grandmaison a donné dans ſes notes, des notions sur l’état de chaque partie de l’hiſtoire naturelle, avant les écrits de cet auteur & de ſes progrès, depuis leur publication.

Il a raſſemblé, dans ses notes, tout ce qui pouvoit le mieux faire connoître la vie littéraire & privée de Linné, & a tiré de ſes préfaces pluſieurs traits ſinguliers, & qui peignent ſa maniere de penſer & d’écrire.

Il a cru devoir joindre à cet abrégé, la traduction de quelques-uns de ſes ouvrages même, & il a choiſi deux diſſertations d’un genre différent.

La premiere eſt intitulée : Œconomie de la nature, Linné y a préſenté ces vues générales qu’il ſavoit ſi bien peindre, & dans leſquelles on ne ſait ce qu’on doit le plus admirer, de l’étendue de ſon intelligence, ou de la grandeur des idées ; de la propriété des expreſſions, ou de la ſingularité des rapprochemens & des réſultats.

La ſeconde offre un modele de ſes monographies : on appelle ainſi les traités ſéparés écrits sur un ſeul genre, ou même sur une ſeule eſpece ; on y verſa la méthode & la préciſion avec laquelle il procede.

M. de Grandmaison a ajouté, dans le catalogue, que M. Purteney avoit donné, des ouvrages de Linné, toutes les nouvelles éditions qui ont été publiées depuis.

Il a rédigé un Index très-étendu des noms français & latins, qui renvoie aux pages dans leſquelles on en trouvera l’explication. Cet Index pourra encore ſervir de gloſſaire pour l’intelligence de tous les ouvrages d’histoire naturelle, compoſés selon les principes de l’auteur ſuédois.

Il n’a rien négligé pour rendre cet ouvrage utile ; il n’a réellement traduit que les cent premieres pages, & une partie de l’extrait des aménités.

Cet ouvrage, vraiment élémentaire, doit être recherché par ceux qui veulent connoître les vrais principes de l’hiſtoire naturelle.


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VARIÉTÉS.
Aux Auteurs de la Chronique de Paris

Messieurs,

Les loix commencées s’achevent dans l’aſſemblée des repréſentans de la nation française, & la fin de ce ſiecle ſera probablement heureuſe pour une partie des habitans de l’Amérique & de l’Europe. A cette époque mémorable, ces deux parties du monde auront vu naître une révolution preſque générale dans l’eſprit humain. Elles auront vu ſortir pluſieurs peuples du cahos où ils étoient plongés par le deſpotisme des miniſtres, des adminiſtrateurs-chefs & ſubalternes, des grands, des prélats, de la cour de Rome, de l’ordre judiciaire, &tc. &tc. Le poids des charges a enfin détruit la ſuperstition d’une obéiſſance aveugle. Le beſoin univerſel d’une ſage liberté a renverſé le vil culte qu’on rendoit à la volonté arbitraire. Les potentats eux-mêmes, eſclaves & victimes des adulateurs qui environnoient les trônes, devront proche en proche, le triomphe des loix & le retour de l’ordre à la ſaine philoſophie. Ne nous diſſimulons cependant pas que c’est l’autre continent qui a ſu, avant nous, en reſſentir les effets, &c que les américains auront la gloire d’étre devenus les nouveaux légiſlateurs du monde, dans le ſiecle qui va finir. Mais la diete que l’immortel Henri IV vouloit établir en Europe pour juger les procès des ſouverains, sans faire couler le ſang des peuples, manquera encore au bonheur de l’humanité. Le bon abbé de Saint-Pierre, le ſublime J. J. Rousseau auront-ils vainement sollicité l’érection de ce tribunal ſi nécessaire à la félicité univerſelle ?

Le premier vœu que je forme ce matin 1er Janvier 1790, en ouvrant les yeux, est que les rois ſe réuniſſent pour faire ce préſent à la terre.

Comte de Sanois.

Près Chartres, ce prem. Janvier 1790.


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Messieurs,

Réparons de notre mieux, & tout-à-l’heure, les dégats que des brigands viennent de faire dans nos forêts. Nos trop ſuperbes routes offrent des reſſources pour cela, ſur-tout aux environs de Paris. Les doubles & triples avenues dans tout le voiſinage de Verſailles, en nuiſant à l’agriculture, nous préſentent une récolte abondante, d’arbres magnifiques parvenus à leur maturité, & dès lors trop près les uns des autres. En les entre-cueillant, vous rendez l’air & le ſoleil aux champs voiſins, ainſi qu’à la route gâtée par trop d’ombre, & vous en conſervez aſſez pour l’agrément. Un avantage de plus, Meſſieurs, c’eſt que beaucoup de pauvres journaliers vont être employés à ce travail, si l’on accueille ma propoſition comme une offrande patriotique, ajoutée à celle que j’ai pu faire d’ailleurs.

Monget, du diſtrict des Minimes.


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Messieurs,

Les auteurs du Mercure national, dans le numéro d’hier à la page 124, traitent bien mal les pauvres italiens. Un ſol qui a produis dans