HOMÉLIE V.
MAIS DIEU EST FIDÈLE, ET IL VOUS AFFERMIRA ET VOUS PRÉSERVERA DU MALIN ESPRIT. POUR CE QUI VOUS REGARDE, NOUS AVONS CETTE CONFIANCE, EN LA BONTÉ DU SEIGNEUR, QUE VOUS ACCOMPLISSEZ ET QUE VOUS ACCOMPLIREZ A L’AVENIR CE QUE NOUS VOUS ORDONNONS. QUE LE SEIGNEUR VOUS, DONNE UN CŒUR DROIT, DANS L’AMOUR DE DIEU ET DANS LA PATIENCE DE JÉSUS-CHRIST. (III, 3 JUSQU’A LA FIN)
Analyse.
- 1. Dieu veut que nous unissions la prière et les œuvres. – Besoin que nous avons du secours de Dieu. – C’est par les œuvres que se prouve la sincérité de l’amour de Dieu. – De la patience qui attend Dieu ; de la patience qui supporte les afflictions.
- 2. Du travail : celui qui ne veut point travailler ne doit point manger. – Besoin qu’éprouve saint Paul, après avoir prononcé des paroles sévères, d’en adoucir l’amertume. – De la manière dont la réprimande doit s’exercer entre frères.
- 3. Contre la dureté envers les pauvres. – De la manière de s’avertir entre frères. – La paix est un grand bien. – De la signature de saint Paul, c’est un souhait, c’est une prière. – Du changement dans les mœurs : c’était un grand malheur autrefois, d’être séparé de la société des fidèles.
4 et 5. Il n’en est plus de même. – Du contact avec les corrompus de toute espèce. – De la société chrétienne et de l’union des premiers fidèles : Du refroidissement de la charité. – Devoir des maîtres et des docteurs ; devoir de tous. – Chacun peut être le docteur d’un autre et son docteur à lui-même. – De la vertu des esclaves, de l’édification produite par eux. Vive exhortation à tous de travailler au salut de tous. – Devoirs des pères de famille, des maris et des femmes.
1. Nous ne devons ni nous reposer uniquement sur les prières des saints, en demeurant inactifs nous-mêmes, courant au vice et n’entreprenant aucune action vertueuse ; ni, d’un autre côté, mépriser ce précieux secours tout en faisant le bien. Grande est la puissance, grande est l’efficacité de la prière que l’on fait pour nous, mais à la condition que nous agissions nous-mêmes. Voilà pourquoi Paul, en priant pour ceux de Thessalonique, leur inspire de la confiance par une promesse et leur dit : « Mais Dieu est fidèle, et il vous affermira et vous préservera du malin esprit ». Car s’il vous a choisis pour le salut, il ne mentira pas, il ne consentira pas à votre perte. Mais maintenant Paul veut prévenir la négligence qui s’endormirait, après avoir remis à Dieu tout le soin de cette affaire ; et voyez comme il exige leur coopération, il leur dit : « Pour ce qui vous regarde, nous avons cette confiance en la bonté du Seigneur, que vous accomplissez, et que vous accomplirez à l’avenir ce que nous vous ordonnons ». Dieu est fidèle, dit-il, et s’il promet de sauver, il sauvera, mais selon l’esprit de sa promesse. À quelles conditions, cette promesse ? Que nous ayons la bonne volonté, que nous écoutions sa voix : il ne nous sauvera pas d’une manière absolue, sans conditions pour nous, il ne sauvera pas des morceaux de bois, des pierres, des oisifs ; c’est encore avec raison que l’apôtre dit : « Nous avons cette confiance en la bonté du Seigneur », c’est-à-dire, nous croyons à son amour pour les hommes. Dans un autre ordre d’idées maintenant, il les rabaisse : tout dépend de Dieu. Si l’apôtre eût dit : Nous croyons en vous, t’eût été leur faire un grand éloge, mais il ne leur aurait pas enseigné qu’il faut tout rapporter à Dieu. Maintenant s’il leur avait dit : Nous avons confiance en la bonté du Seigneur qu’il vous gardera, sans ajouter : « Pour ce qui vous regarde » ; sans ajouter : « Que vous accomplissez, et que vous accomplirez à l’avenir ce que notas vous ordonnons », il leur aurait enseigné le relâchement, en renvoyant tout à Dieu et à sa puissance. Car s’il faut tout renvoyer à Dieu, il faut, en même temps, agir nous-mêmes, accepter les fatigues et les combats. Et l’apôtre montre ici qu’alors même que la vertu seule suffirait pour nous sauver, encore faut-il qu’elle ne soit jamais interrompue, qu’elle nous accompagne jusqu’à notre dernier soupir.
« Que le Seigneur vous donne un cœur « droit, dans l’amour de Dieu et dans la patience de Jésus-Christ ». Nouvel éloge qu’il leur adresse, avec une prière qui montre son intérêt pour eux. Il va les réprimander, il commence par les flatter, par disposer doucement leur cœur, en leur disant : J’ai confiance que vous écouterez ; en