Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 11, 1867.djvu/9

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AVERTISSEMENT.

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Seize homélies ou discours de saint Jean Chrysostome expliquent et commentent l’admirable et touchante Epître de saint Paul aux Philippiens.

Toutes les éditions cependant s’accordent à ne compter que quinze discours proprement dits ; car le premier, sous le nom d’hypothesis, argument ou exposition, n’est qu’une Préface de l’illustre commentateur, où il fait connaître l’occasion et les circonstances locales qui ont déterminé l’écrit du grand Apôtre. — Nous suivrons sur ce point les éditeurs précédents, et le commentaire qui suit se divisera en quinze discours précédés d’une préface par l’auteur lui-même.

On a demandé en quelle ville le grand Orateur d’Orient avait prononcé ces homélies. Est-ce à Antioche, comme Tillemont semble le penser ; est-ce plutôt à Constantinople, dont saint Jean Chrysostome était évêque ? Avec les Bénédictins, nous sommes portés à croire que la grande capitale de l’empire des Constantins a dû entendre ce Commentaire. La neuvième homélie, en effet, nous le montre comme Juge entre certains prêtres qu’on blâmait et les détracteurs qui les avaient accusés ; et l’Orateur, s’interposant, s’écrie : Je suis Père ! Un tel nom, invoqué devant un grand peuple, ne pouvait convenir à Jean, simple prêtre, tant qu’il fut à Antioche ; mais il appartient, dans toute sa forte dignité, à l’évêque de Constantinople, et prouve assez que le discours entier a dû retentir dans l’auditoire où il siégeait comme premier pasteur.

Le lecteur catholique trouvera dans ces homélies de précieux témoignages de la foi de l’Église, et spécialement de la prière publique pour les morts. Il faut s’attendre aussi à retrouver toujours, sous la plume et la parole de ce grand Prédicateur de la charité, l’obligation cent fois redite et toujours plus recommandée de l’aumône, le blâme jeté avec énergie au luxe effréné des Orientaux, les réflexions sévères sur les fléaux du temps, qui n’épargnaient pas même la Cour impériale, et la prédiction trop tôt réalisée des maux qui doivent frapper les chrétiens luxueux, volages et sans foi du Bas-Empire.

Notre siècle et notre pays ont à profiter de ces leçons.