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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/130

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EXPLICATION DU PSAUME CX.


1. « SEIGNEUR, JE VOUS RENDRAI HOMMAGE DE TOUT MON CŒUR. »

ANALYSE.


  • 1. L’action de grâces est ce que Dieu exige surtout de nous.
  • 2. La mort est utile ; quelle est celle qui est mauvaise, quelle est celle qui est bonne.
  • 3. Il est utile de contempler la création. Toutes les œuvres de Dieu doivent éveiller en nous le désir de lui rendre grâces.
  • 4. Si Dieu punissait les péchés à mesure qu’ils se commettent, il y a longtemps que le genre humain aurait cessé d’exister. Dieu fait encore des miracles.
  • 5. Misericors et miserator Dominus escam dedit timentibus se. Virtutem operum suorum annuntiavit populo suo. Opera manuum ejus veritas et judicium.
  • 6. Il y a différents genres de préceptes. Les lois humaines sont passagères et obscures, les lois divines sont claires et permanentes.
  • 7. Quel est le principe de la sagesse. Définition de la sagesse. Il est nécessaire de joindre les œuvres à la foi.


1. Pourquoi ces mots « de tout » mon cœur ? c’est-à-dire avec tout le zèle possible, avec force, sans se préoccuper des soucis de cette vie, en élevant son âme à Dieu, en la tenant détachée des liens du corps. « De cœur », c’est-à-dire non pas seulement des paroles, de la langue, et de la bouche, mais aussi de la pensée. C’est ainsi que Moïse, lorsqu’il formulait ses lois, a dit : « Tu chériras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme. » (Deut. 6,5) Il me semble qu’ici hommage est synonyme d’actions de grâces. Je chanterai des hymnes, dit le Prophète, je rendrai grâces au Seigneur. C’est à cela en effet qu’il a consacré sa vie entière, c’est par là qu’il débute, c’est par là qu’il finit : c’était sa préoccupation continuelle que de rendre grâces à Dieu tant pour les bienfaits qu’il en avait reçus que pour ceux qui avaient été accordés à d’autres hommes. Il n’y a rien à quoi Dieu tienne tant c’est le sacrifice, c’est l’offrande qu’il préfère, c’est la marque d’une âme reconnaissante, et c’est un coup sensible porté au diable : c’est par là que le bienheureux Job a mérité sa couronne et sa gloire, parce qu’il ne se laissa point déconcerter ni par les nombreux malheurs dont il fut frappé, ni par les conseils pernicieux de sa femme, et qu’il persista à rendre grâces au Seigneur pour tout ce qu’il faisait, et non seulement alors qu’il était riche, mais encore au moment même où il était plongé dans la pauvreté : non seulement alors qu’il était bien portant, mais encore au moment même où il était frappé dans sa chair :