EXPLICATION DU PSAUME CXX.
CANTIQUE DES DEGRÉS, OU BIEN, CANTIQUES DES MONTÉES. 1. « J’AI LEVÉ MES YEUX VERS LES MONTAGNES D’OU ME VIENDRA LE SECOURS. » OU BIEN, « JE LÈVE », ETC.
ANALYSE.
- 1. L’âme accablée de maux se tourne vers Dieu pour y puiser sa consolation. Mais si les Juifs charnels et grossiers agissaient de la sorte au milieu de leurs infortunes, à combien plus forte raison doit-il en être ainsi pour nous qui aspirons à des biens infiniment supérieurs. Soyons donc pleins de courage dans l’adversité, faisant tout notre possible et Dieu fera le reste.
- 2. Nous serons fermes au milieu des épreuves, notre pied ne sera pas ébranlé, si, détachés de la terre, nous regardons en haut d’où viendra notre secours. Placer ici-bas nos espérances, c’est nous tromper nous-mêmes, car on ne saurait compter sur l’homme et à cause de son impuissance à faire toujours le bien, et à cause de son inconstance. Il n’y a que Dieu qui soit tout-puissant et qui ne trompe jamais.
1. Voici l’âme qui, accablée de maux, ne peut se débarrasser ni trouver une issue, et qui se tourne vers Dieu pour y puiser sa consolation. Constatons de nouveau l’avantage des épreuves : elles élèvent et fortifient l’âme, elles la portent à implorer le secours d’en haut et la détachent de tout ce qui appartient à cette vie. Si les Juifs grossiers et attachés à la terre étaient rendus meilleurs par la douleur de leur captivité, au point de tourner ainsi leurs regards vers le ciel, il est bien juste que dans nos maux, nous les imitions en recourant au Seigneur, car nous sommes tenus à une plus grande perfection. Ils étaient alors au milieu de leurs ennemis, sans ville, sans forteresse, sans armes, sans argent, sans ressource en un mot ; mais captifs et esclaves, ils demeuraient avec leurs maîtres et leurs vainqueurs. Accablés sous le poids de leurs malheurs, ils recouraient à une force invincible, et privés de tout secours humain, ils trouvaient dans cet abandon même le principe de leur force, en disant à Dieu : « J’ai levé les yeux vers les montagnes d’où me viendra mon secours. » En d’autres termes : Tout ce que les hommes peuvent nous procurer nous manque ou bien nous a abandonnés, nous avons tout perdu, il ne nous reste désormais qu’un moyen de salut : c’est Dieu. « Mon secours me doit venir du Seigneur qui a fait le ciel et la terre (2). » Comme ils cherchent Dieu partout, sur la terre, au ciel, sur les montagnes, dans les déserts de toutes parts ils le placent devant leurs yeux. Comme leur âme s’élève toujours davantage