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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/414

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HOMELIES SUR OZIAS OU TOUCHANT LES SÉRAPHINS.

AVERTISSEMENT.


Savilius regarde les cinq premières des homélies suivantes comme également authentiques. Cependant le silence du Catalogus Augustanus laisse place au doute en ce qui concerne la quatrième, et l’on peut affirmer, en tout cas, que c’est mal à propos qu’elle a été intercalée entre la troisième et la cinquième avec lesquelles elle ne forme pas suite.
L’ordre général dans lequel sont disposées ces six homélies n’est point d’ailleurs l’ordre chronologique. C’est ce q ! e le savant Tillemont a parfaitement démontré. La première, loin de se relier à la seconde, parait avoir été prononcée à une époque bien postérieure, dans un temps où l’Empire, livré à de faibles mains, était déjà envahi par les barbares. Saint Jean Chrysostome fait un tableau de ce temps de revers et de désastres qui permet de rapporter celte homélie au règne d’Arcadius, lequel commença en l’an 395. On peut ajouter que, dans cette première homélie, l’histoire d’Ozias n’arrive qu’incidemment, de sorte que le plan même dit discours lui assigne une date toute différente. D’ailleurs cette date reste incertaine, il en est de même du lieu où l’homélie fat prononcée, on hésite entre Antioche et Constantinople.
L’homélie suivante, qui est la seconde de la série, parait avoir été prononcée à Antioche. On conclut en effet des termes dont Chrysostome se sert pour annoncer qu’il va céder la parole à nu autre orateur, que cet orateur n’était autre que Flavien, l’évêque d’Antioche. D’autre part, la comparaison que fait le Saint entre son inexpérience et l’expérience consommée de celui qui va le remplacer dans la chaire a fait croire à Tillemont que saint Jean Chrysostome débutait alors dans le sacerdoce. Des éditeurs modernes ont jugé que c’était là un indice bien léger, il est clair qu’on ne saurait en tirer une date précise, mais ce n’est pas à dire qu’il ne faille en tenir aucun compte. A cet indice qu’ils rejettent, les mêmes éditeurs en out substitué un autre emprunté à ces mots du prédicateur : mais je parlerai des noms dans un autre temps (il s’agit de l’addition d’une lettre au nom d’Abram), et ils en concluent que la présente homélie dut être prononcée la même année que celle qui a pour sujet, le changement des noms, peut-être aurait-il mieux valu se borner à dire que ce dernier discours est certainement postérieur à celui qui nous occupe et que probablement il le suivit d’assez prés. Il n’y a donc pas lieu, ce semble, de s’arrêter à la date de 388, proposée par les mêmes critiques, d’ailleurs à titre de simple conjecture.
La troisième homélie parait avoir été prononcée peu de temps après la seconde, cette fois encore l’évêque Flavien prit la parole après saint Jean Chrysostome, l’auditoire était donc encore composé des habitants d’Antioche. – Flavien parla des martyrs, avant lui saint Jean Chrysostome avait entretenu les fidèles d’Ozias et des séraphins, ou plutôt encore de l’orgueil du roi Ozias, orgueil qui causa sa perte.
L’homélie qui vient en quatrième lieu ne se relie aucunement à la cinquième, ainsi que nous l’avons déjà fait pressentir plus haut ; en effet, bien qu’il y soit question d’Ozias vers le milieu, rien n’indique ni une date commune ni un même lieu ; on peut même croire que cette quatrième homélie fut prononcée à Constantinople, car les termes par lesquels saint Jean Chrysostome caractérise la ville où il parle ne permettent guère de songer à Antioche, en dépit de la conjecture hasardée, timidement d’ailleurs, par Tillemont. Il faudrait donc déplacer ce discours, n’était l’autorité, sinon unanime, au moins générale, des manuscrits. Ajoutons que saint Jean Chrysostome parait l’avoir prononcée dans le fort de l’été.
La cinquième homélie s’adapte exactement à la troisième et parait y faire suite, contrairement à ce que nous avons remarqué au sujet de la quatrième.
La sixième enfin s’enchaîne parfaitement à la cinquième, elle fut prononcée à Antioche à l’approche du Carême.
Érasme a donné des cinq premières homélies une traduction latine qui a été reproduite avec des corrections dans l’édition Migne, la sixième a été mise en latin par Fronton du Duc.