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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/439

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ne voulez pas me venger, dit-il, je ne vous fréquente plus. Est-ce que je ne pouvais pas le chasser ? Mais j’ai voulu vous laisser le soin d’exécuter ce qui restait à faire. Vous refusez ? Je ne vous fréquente plus, je n’ébranle plus l’âme de vos prophètes. La grâce de l’Esprit n’opérait plus ; le silence régnait, il y avait haine entre Dieu et les hommes. La mort d’Ozias mit fin aux occasions de souillure. Comme il y avait longtemps que le, Prophète n’avait prophétisé, et que ce silence avait désarmé la colère divine, les prophéties recommencèrent. Nécessairement, alors, le Prophète indique le temps où il parle, en disant : « Et il arriva dans l’année où mourut le roi Ozias, que je vis le Seigneur assis sur un trône élevé et sublime. » Lorsqu’il fut mort, alors je vis le Seigneur, que je ne voyais pas auparavant, attendu qu’il était irrité contre nous. La mort de l’impur est survenue, et le courroux a cessé.
Voilà pourquoi, lui qui désigne partout le roi vivant, il date ici de la mort d’Ozias : « Il arriva dans l’année où mourut le roi Ozias, que « je vis le Seigneur assis sur un trône élevé et sublime. »
Mais il faut remarquer, ici encore, la bonté de Dieu. – L’impur succombe, et voilà que Dieu se réconcilie avec les hommes. – Pourquoi n’y eut-il pas besoin pour cela de bonnes œuvres, et suffit-il de la mort d’Ozias ? Parce que Dieu est bon et ne se montre point en pareil cas juge rigoureux. – Ce Dieu bon, ce Dieu charitable, ne voulait qu’une chose, la disparition de l’impur. – Instruits par cet exemple, chassons loin de nous l’orgueil, ouvrons nos cœurs à l’humilité, offrons l’hommage de gloire accoutumé au Père, au Fils et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

CINQUIÈME HOMÉLIE.


SUR CETTE PAROLE DU PROPHÈTE ISAÏE : « IL ARRIVA DANS L’ANNÉE OU MOURUT LE ROI OZIAS, QUE JE VIS LE SEIGNEUR », ET COMME QUOI OZIAS FUT JUSTEMENT FRAPPÉ DE LA LÈPRE POUR AVOIR ILLÉGALEMENT BRÛLÉ L’ENCENS, CE QUI N’APPARTIENT PAS AUX ROIS, MAIS AUX PRÊTRES.

ANALYSE.

  • 1. Le sacerdoce supérieur à la royauté.
  • 2. Intrépidité du prêtre. Que la mansuétude est nécessaire dans les censures.
  • 3. Bonté de Dieu manifestée par la douceur du châtiment et la promptitude du pardon.


1. Il faut que nous en finissions aujourd’hui avec l’histoire d’Ozias, et que nous achevions notre commentaire, si nous ne voulons pas prêter à rire comme cet homme dont il est question dans les Évangiles, lequel avait entrepris de bâtir une maison et n’avait pu y parvenir autrement quelque passant dirait pareillement rie nous : « Cet homme a commencé à bâtir, et n’a pas pu achever son œuvre. » (Lc. 14,30) Mais afin d’éclaircir nos paroles, il faut que nous revenions sur quelques-unes des choses que nous avons dites précédemment, de peur que notre discours ne se présente décapité, pour ainsi dire, sur ce théâtre spirituel ; de cette manière, nous lui rendrons son véritable aspect, et les spectateurs pourront le reconnaître ; nous rafraîchirons la mémoire de ceux qui nous ont déjà entend traiter ce sujet, nous mettrons les autres, au courant. Nous disions donc l’autre jour comment