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Page:Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 6, 1865.djvu/575

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Eliu, fils de Barachiel, fils de Buz, s’irrita contre Job parce qu’il se disait juste devant le Seigneur. C’est pourquoi, le fils de Barachiel, le Buzite, dit : « Je suis le moins avancé en âge, et c’est pourquoi j’ai craint de déployer devant vous ma science. » (XXXII, 2,6) Eliu se levant avec impudence parle ainsi contre Job, tandis que les trois autres se taisent : « Je parlerai de nouveau, car les paroles se pressent sur mes lèvres. » (Id. XVII) Eliu dit à Job : « C’est l’Esprit de Dieu qui m’a fait, c’est le souffle du Tout-Puissant qui m’enseigne. Si tu le « peux, réponds-moi. Que Dieu détourne l’homme de l’iniquité. Il épargne son âme en le gardant de la mort et l’empêchant de tomber durant la guerre. Il le reprend en lui envoyant la maladie qui l’étend sur sa couche. Il renouvelle son corps comme l’enduit appliqué sur la muraille et il remplit ses os de leur mœlle. C’est pourquoi, l’homme s’accusera lui-même en disant qu’ai-je fait ? il ne m’a pas puni selon la grandeur de mes péchés. » Eliu dit encore à Job : « Ouvre l’oreille, Job, et écoute-moi ; demeure en silence et je parlerai. Si tu as des paroles à ajouter, réponds-moi, car je veux que tu sois juge de la justice de mes discours. » (XXXIII, 4 et suiv) Poursuivant encore, Eliu dit pour la troisième fois : « Sages, écoutez-moi : il est bon que ceux qui ont la science ouvrent l’oreille, car l’oreille juge les discours. » Eliu dit encore : « Quel homme est semblable à Job, qui avale la dérision comme l’eau, qui n’a point péché, qui n’a point agi sans piété ? Que ce ne suit pas moi qui renverse la justice devant le Tout-Puissant. Mais il rend à chacun des hommes selon a ses œuvres. Celui-là est impie qui dit au roi : « Tu as agi avec iniquité ; et : il n’a pas redouté ma face lorsqu’il était en ma présence. Car, Dieu voit tout ; il comprend ce qui n’a point de vestige, les choses merveilleuses et relevées, celles dont le nombre ne peut être compté. L’homme prudent entend mes paroles ; mais Job n’a point parlé avec sagesse. » (XXXIV, 2 et suiv) Continuant une quatrième fois, Eliu parle contre Job : « Pourquoi as-tu jugé de la sorte dans tes jugements ? qui es-tu pour dire : Je suis juste devant le Seigneur ? » (XXXV, 2) Pour la cinquième fois, Eliu insiste dans ses discours et ni Job, ni ses amis ne l’accusent comme injuste. Il est manifeste par là que les trois amis ont changé de sentiment. Il dit à Job : « Supporte encore un instant mes discours, afin que je t’instruise ; car j’ai encore quelque chose à dire. » (XXXVI, 2) Et Eliu s’exprime ainsi : « Ouvre tes oreilles pour mes paroles, ô Job. Reconnais la puissance du Seigneur. As-tu près de toi un scribe ou un livre ? Les nuages dorés viennent-ils de l’aquilon ? » (XXXVII, 14 et suiv)

Dieu se manifeste ; il juge Job et l’instruisant du mystère du Christ, il dit : « Quel est celui qui obscurcit mes conseils et qui renferme ses paroles dans son cœur ? » Dialogue du Seigneur : « J’ai donné des portes à la mer pour la renfermer ; je lui ai dit : tu viendras jusqu’ici et tu n’iras pas plus loin, mais tes flots se briseront sur eux-mêmes. » Discours du Seigneur : « As-tu pris la fange pour en former l’animal ? Les portes de la mort s’ouvrent-elles devant toi par la craint ? Les portiers de l’enfer ont-ils tremblé en te voyant ? » Et encore : « As-tu visité les trésors où s’amasse la neige ? as-tu contemplé les trésors de la grêle ? d’où vient le givre ? « comment est préparé le cours de la pluie qui tombe avec force ? » Et encore : « Quel est le père de la pluie ? quel est le sein d’où la glace est sortie ? qui a enfanté le brouillard dans le ciel et les gouttes de rosée sur la terre ? appelleras-tu la nuée par tes paroles et t’obéira-t-elle en répondant par le bruit des grandes eaux ? est-ce que si tu commandes à la foudre, elle s’élancera ? qui a donné à la femme la science qui organise le corps ? qui a préparé au corbeau sa proie ? car ses petits ont volé en croassant devant le Seigneur et cherchant leur nourriture. » (XXXVIII, 2 et s) Et encore : « L’autruche a des ailes ; elle laissera ses veufs dans la terre ; Dieu n’a pas mis en elle la sagesse et cependant l’oiseau se rira du cavalier. » Et encore : « Est-ce par ta science que l’épervier se tient au haut des airs, tandis que le vautour s’assied et demeure sur son nid ? » (XXXIX, 13 et s)

Le Seigneur parla de nouveau à Job : « Est-ce toi qui jugeras les jugements du Tout-Puissant ? Celui qui argumente contre Dieu ne répondra-t-il point ? » Job dit au Seigneur : « J’ai argumenté contre le Seigneur, je suis jugé et instruit par les paroles que je viens d’entendre. » (Id. 32) Le Seigneur parla ensuite, une seconde fois, se manifestant au milieu de la nuée : « Ceins tes reins comme