nous ? Car si nous sommes obligés de surpasser les Juifs : « Si votre justice », dit Jésus-Christ, « n’est plus abondante que celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux » (Mt. 5, 20) ; à plus forte raison le sommes-nous de surpasser les gentils ; si nous devons surpasser les pharisiens, nous sommes tenus bien plus rigoureusement de surpasser les infidèles. Faute d’avoir surpassé les Juifs et les pharisiens, le royaume nous sera fermé. Si nous sommes plus méchants que les païens, comment ce même royaume nous sera-t-il ouvert ?
C’est pourquoi, chassons toute aigreur, toute colère, toute fureur. « Il ne m’est pas pénible a de vous écrire les mêmes choses, mais il vous est sûr que je le fasse ». (Phil. 3,1) Souvent les médecins réitèrent le même remède ; nous, de même, nous ne cesserons point de crier, de vous remémorer les mêmes choses, de vous instruire, de vous exhorter. Les embarras du siècle, une multitude d’affaires vous font oublier tout ce que nous vous prêchons et nous vous enseignons ; et nous avons besoin de recommencer sans cesse. Si nous voulons que nos réunions en ce lieu ne soient pas inutiles, produisons de bons fruits, afin que nous obtenions les biens à venir, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par lequel et avec lequel gloire soit au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans tous les siècles. Ainsi soit-il.
HOMÉLIE LII.
LES GARDES RETOURNÈRENT DONC VERS LES PRINCES DES PRÊTRES ET LES PHARISIENS QUI LEUR DIRENT POURQUOI NE L’AVEZ-VOUS PAS AMENÉ ? – LES GARDES LEUR RÉPONDIRENT : JAMAIS HOMME N’A PARLÉ COMME CET HOMME-LÀ. (VERS. 45, 46, JUSQU’AU VERS. 19 DU CHAP. VIII)
ANALYSE.
- 1. La vérité se découvre d’elle-même aux âmes droites et sincères, et se cache aux esprits infectés de malice.
- 2. Nicodème, un sénateur, prend la défense de Jésus-Christ contre les pharisiens.
- 3. Objection des hérétiques. – Réponse. – Jésus-Christ déclare qu’il est consubstantiel à son Père.
- 4. Blasphémer contre le Fils, c’est aussi blasphémer contre le Père. – Glorifier le Fils comme le Père, il est de même nature on ne peut connaître le Père sans connaître le Fils : s’il n’était pas de même substance, on pourrait connaître le Père sans connaître le Fils. – On ne peut connaître le Père sans connaître le Fils, parce qu’ils sont de même substance. – On connaît l’homme, et on ne connaît pas lange : on connaît la créature, et on ne connaît pas Dieu, parce que les substances sont différentes. – Glorifier le Fils et par la parole et par les œuvres. – Ce que Dieu demande d’un chrétien. – Laideur et puanteur du péché. – Rien n’est plus honteux, ni plus horrible que la rapine et l’avarice.
1. Rien n’est plus clair, rien n’est plus simple que la vérité, quand on la cherche avec un cœur droit et sincère : mais, s’il y a dans l’âme de la malice, rien n’est alors plus obscur ni plus impénétrable que cette même vérité. En voici un exemple Les scribes et les pharisiens, qui paraissaient les plus sages de tous les hommes, qui étaient toujours avec Jésus-Christ, pour lui tendre des pièges, quoiqu’ils vissent les miracles qu’il faisait, quoiqu’ils lussent les Écritures, n’en ont retiré aucun fruit, aucun profit, et que dis-je ? ils n’ont fait par, là que se nuire : au contraire, les gardes, privés de tous ces avantages, une seule prédication les a gagnés. Et ceux qui étaient venus prendre Jésus-Christ, ravis d’admiration,