Page:Chtchédrine - Trois contes russes.djvu/18

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que : « Veuillez agréer l’assurance de mon profond respect et de ma haute considération. »

Or il advint qu’on supprima leur emploi comme n’étant d’aucune utilité. Rendus à la liberté et mis en disponibilité, nos deux généraux se fixèrent à Saint-Pétersbourg, dans la rue Podiatcheskaïa. Chacun avait son appartement et sa cuisinière, et ils recevaient chacun une pension du gouvernement.

Mais voilà qu’un beau jour, comme on l’a déjà dit ci-dessus, ils se trouvèrent tout à coup dans une île déserte et s’y réveillèrent couchés tous deux sous une seule et même couverture.

Naturellement, ils ne comprirent tout d’abord rien à ce qui leur arrivait, et ils commencèrent à causer comme si rien d’extraordinaire ne s’était passé.

« Je viens de faire un rêve étrange,