Page:Chtchédrine - Trois contes russes.djvu/68

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rentrant, tu peux hardiment aller au marché. »

Brjotski était assis à dîner entouré de toute sa famille. À côté de lui était placé l’un de ses fils, âgé de dix ans. L’enfant méditait des opérations de banque.

« Qu’arrivera-t-il, petit père, si je place à vingt pour cent par mois cet or que tu m’as donné ? Combien aurai-je à la fin de l’année ?

— À intérêt simple ou à intérêt composé ? demanda Brjotski.

— À intérêt composé, petit père, cela va de soi.

— À intérêt composé, cela fera quarante-cinq roubles et soixante-dix-neuf copecks, en négligeant les fractions.

— Alors, petit père, je le placerai ainsi.

— Place-le, mon ami, mais veille à ce que ce soit sur un nantissement de tout repos. »