Page:Chtchédrine - Trois contes russes.djvu/100

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que chose remuer. C’était un lièvre qui accourait.

Le lièvre s’arrêta et se mit à écouter comme pour se rendre compte des bruits de la forêt. Il n’entendit rien qui fût signe de danger, mais au même moment le pomèchtchik fondit sur lui comme une flèche, le saisit, le déchira avec ses griffes et le mangea y compris les os et la peau.

En menant cette vie, le pomèchtchik devint extrêmement fort. Ce fut au point qu’il ne vit point d’inconvénient à nouer des relations d’amitié avec l’ours qui l’avait jadis considéré par la fenêtre.

« Si tu veux, Michel Ivanitch, dit-il à l’ours, nous courrons le lièvre ensemble.

— Je le veux bien, répondit l’ours d’un air disgracieux ; mais, frère, tu as eu tort de faire disparaître le moujik.

— Et pourquoi donc ?

— Parce qu’il est bien plus commode de