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TROISIÈME
CATILINAIRE,

PRONONCÉE
Devant le Peuple, le 3 Décembre 690.

I. Romains, voilà hors de péril : votre vie, vos biens, vos femmes, vos enfans n’ont pas été la proie de l’ennemi : cette ville fortunée, le siège d’un Empire si florissant, échappe à la fureur qui se promettoit de l’engloutir : et vous devez cet heureux événement à l’amour singulier qu’ont pour vous les Dieux immortels : vous le devez à ma vigilance, aux mesures que j’ai prises, aux dangers que j’ai courus.

2. S’il est donc vrai que les jours où nous avons été préservés de quelque accident funeste, ne sont pour nous, ni moins précieux, ni moins mémorables que le jour même de notre naissance : et cela, d’autant plus que nous concevons et sentons vivement le prix de notre conservation, au lieu que la naissance, avantage incertain en soi, n’est pas accompagnée de sentiment : je me flatte que