Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un nouveau partage, excita une sédition ; non pas à Saturninus, par l’ordre de qui Memmius[1] fut assassiné ; mais à des gens qui se tenoient dans Rome pour y mettre le feu, pour vous y égorger tous, pour y recevoir Catilina. On a leurs lettres, leurs cachets, leur écriture, leur aveu. Ils soulèvent les Allobroges, ils subornent les esclaves, ils appellent Catilina. Ils méditent un tel carnage, qu’il ne puisse rester personne pour déplorer l’extinction du nom Romain, et la chûte d’un si grand Empire.

III. Voilà ce que les dénonciateurs ont rapporté. Voilà ce que les coupables ont reconnu. Voilà ce que déjà vous-mêmes, vous avez jugé ; soit en me remerciant, dans les termes les plus honorables, d’avoir, par ma vigilance, par l’assiduité de mes soins, manifesté cette affreuse Conjuration ; soit en donnant ordre à Lentulus d’abdiquer la Préture : soit en l’arrêtant prisonnier, de même que ses complices ; soit en faisant rendre grâces pour moi aux Dieux immortels, honneur qui n’avoit été fait avant moi, qu’à des Guerriers : enfin, soit en décernant hier aux envoyés des Allobroges, et à Vulturcius, de très-grandes récompenses. Par là, sans doute, vous avez bien fait voir que la condamnation de ceux qui sont arrêtés nommément, étoit déjà toute décidée.

6. Mais je vais, Pères Conscrits, vous ex-

  1. Voyez Appien, de Bello Civ. lib. i.