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PREMIÈRE
Premièrement donc, Athéniens, ne vous découragez point, quelque mauvais que vous paroisse votre état présent. Car de la même cause qui vous a perdus, on doit en tirer des motifs d’espérance.
Que veux-je dire ? Que si vous êtes dans une situation fâcheuse, c’est uniquement parce que vous n’avez pas fait ce que vous deviez.
Vous auriez sujet de ne rien espérer, s’il étoit bien vrai que, pour prévenir vos disgrâces, vous eussiez fait en vain tous vos efforts.
Aujourd’hui, et vous qui l’avez entendu conter, et vous qui l’avez vu de vos yeux, ressouvenez-vous de ce haut degré où[1] Lacédémone avoit porté sa puissance, il n’y a pas long-temps, et avec quel courage, avec quel soin de votre honneur, vous sûtes, les armes à
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Lacédémone ou Sparte, car c’est la même République
sous ces deux noms, tendoit à subjuguer tous les
autres peuples de la Grèce. Elle avoit rasé les murs d’Athènes,
et pris la Cadmée qui étoit la citadelle de Thèbes.
Elle avoit réduit les Argiens et les Corinthiens à se
faire honneur d’être ses alliés de nom, et ses sujets en
effet. Thèbes, pour secouer le joug, excita la guerre
appelée Béotique, où les Athéniens eurent la meilleure
part, et contribuèrent le plus à la défaite des Lacédémoniens.
La Cadmée avoit été prise✶ la troisième année de
l’Olympiade 99. Quatre ans après elle fut reprise. De là,
jusqu’au temps où parle Démosthène, il n’y a donc que
vingt-cinq ans ; et par conséquent, une bonne partie de
ses auditeurs pouvoit avoir vu la guerre Béotique.* Petav. Rat. Temp. part. i, liv. 3, c. 10.