Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/39

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à vos desseins. Que ces idées de meurtres et d’incendies vous sortent de l’esprit. On vous enveloppe de toutes parts : vos projets nous sont plus clairs que le jour : je vais ici vous en faire le détail.

7. Vous souvenez-vous de m’avoir entendu dire le vingt et un d’Octobre en plein Sénat, que le vingt-sept précisément, votre satellite Mallius, le ministre de votre fureur, se montreroit les armes à la main ? Avois-je de faux avis, non-seulement d’un attentat si grand, si énorme, si incroyable ; mais, ce qui est bien plus merveilleux, du jour arrêté ? Je dis encore dans le Sénat que les principaux de la République devoient être massacrés le vingt-huit du même mois. Ce jour-là en effet, beaucoup de Sénateurs, et des plus illustres, sortirent de Rome, moins pour se dérober à vos poignards, que pour déconcerter vos complots. Mais, consolé de leur retraite, pourvu, disiez-vous, que moi qui étois resté, je fusse égorgé : ne fûtes-vous pas, ce jour-là même, tellement investi de troupes, que ma vigilance fit avorter vos desseins ?

8. Et quand vous comptiez de surprendre Préneste la nuit du premier de Novembre, ne trouvâtes-vous pas que je vous avois prévenu, et que rien ne manquoit à la sûreté de cette Colonie ? Tout ce que vous faites, tout ce que vous projetez, tout ce que vous avez dans l’ame, je l’entends, je le vois.