Page:Cicéron, Démosthène - Catilinaires, Philippiques, traduction Olivet, 1812.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le revenu de leurs fonds, sans toucher aux fond mêmes, ils seroient aujourd’hui, et meilleurs Citoyens, et plus à leur aise. Quoi qu’il en soit, je ne les crois pas bien redoutables ; car ils changeront peut-être de sentiment : ou en tout cas, s’ils persistent, je ne les crois pas gens à prendre les armes, et ils exhaleront leur colère en vœux impuissans contre L’État,

IX. Il y en a d’autres qui sont endettés pareillement, et qui, de plus, sont dévorés par leur ambition. Ils voudroient dominer, se voir dans les premières dignités, et comme ils désespèrent d’y parvenir durant le calme, ils souhaiteroient un orage. J’ai à leur dire à eux, ce que je dis en même temps à tous : qu’ils ne verront point leurs désirs accomplis ; que ma vigilance, mes soins, et les précautions que je prends, détruiront tous leurs projets ; qu’il y a dans Rome une multitude infinie de bons Citoyens, unanimement prêts à signaler leur courage et leur fidélité ; que nous avons des troupes innombrables ; et qu’enfin les Dieux immortels opposeront leur prompt secours à un si noir attentat, pour sauver ce Peuple invincible, ce florissant Empire, cette capitale de l’Univers. Mais d’ailleurs, quand même ces traîtres auroient prévalu, est-ce que dans le sang des Citoyens, et dans les cendres de la Patrie, ils y trouveroient ce qu’une fureur exécrable leur fait imaginer, à être Consuls, Dictateurs, ou même Rois l Et ne voient-ils pas que ces dignités seroient alors le partage de quelque esclave ou de quelque gladiateur ?

20. Une troisième classe est composée d’hom-