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SUR LA SECONDE ACTION CONTRE VERRÈS.

été soupçonnés par leurs concitoyens d’avoir pillé un temple d’Apollon.

Repente Cornelii. C’est-à-dire, qui étaient devenus citoyens romains grâce à Verrès, et qui avaient pris son prénom : car Verrès se nommait Caïus Cornélius Verrès, quoiqu’il ne fût point de la famille Cornélia. — Cette opinion est celle de Manuce et de Grévius ; mais Desjardins prétend, au contraire, que tous ces Grecs devaient leur liberté à Sylla, qui avait affranchi, en leur donnant son nom, plus de dix mille esclaves de proscrits.

XXX. Pecuniam dare. Six cent mille sesterces, prix à peu près de 33,000 médimnes de blé. Ce qui fait néanmoins une difficulté dans cet endroit, c’est que tantôt l’orateur parle comme si les 33,000 médimnes avaient été payés en blé, tantôt comme s’ils avaient été payés en argent.

Quam H-S IƆC postea. Six cent mille sesterces (75,000 liv.) étaient à peu près le produit en argent de trente-trois mille médimnes de blé. Il fallait six boisseaux pour un médimne. Trente-trois mille médimnes se résolvent en cent quatre-vingt-dix-huit mille boisseaux. En incitant le prix du boisseau à trois sesterces, on a cinq cent quatre-vingt-quatorze mille sesterces, c’est-à-dire, six cent mille sesterces moins six mille : le boisseau était donc compté à un peu plus de trois sesterces.

XXXI. Ut probaret Apronius hoc triticum. Verrès faisait examiner le blé ; et quand il n’était pas assez bon à sa fantaisie ou à celle d’Apronius il faisait donner tant de sesterces par médimne. Nous voyons ici qu’il fait donner aux Agyriens trois sesterces, et non trois mille, comme le voudrait Paul Manuce. Ainsi, ou il faut lire sestertii tres, ou H-S III doit s’entendre de cette manière.

Et prœterea H-S LX. 7,500 liv. Mais la somme est beaucoup moins forte qu’elle ne devrait l’être. Nous avons 30,000 sesterces pour pot-de-vin des dîmes de l’orge, et 99,000 pour les trois sesterces par médimne ; ce qui fait en tout 129,000 sesterces, 16,125 liv. Ainsi, au lieu de H-S LX, il faudrait écrire H-S CXXIX.

XXXII. Tritici medimnum XXVI. L’abbé Auger pense qu’il eût mieux valu mettre 26,000 boisseaux au lieu de 26,000 médimnes, parce que, si le pot-de-vin eût monté plus haut que les dîmes mêmes, Cicéron l’eût fait remarquer comme il l’a déjà fait et comme il le fera dans la suite. Les deux mille sesterces (250 liv.) en sus étaient, sans doute, pour l’examen du blé. Mais la somme est bien forte, même en lisant boisseaux au lieu de médimnes. Dans 36,000 boisseaux, il y a environ 4,333 médimnes. Or, en exigeant trois sesterces par médimne, comme on a vu plus haut, on aurait 21,999 sesterces.

XXXIII. Addicitur medimnum XXXV millibus. Quelques traducteurs pensent qu’il y a faute dans le texte pour les nombres. Les dîmes, l’année précédente, avaient été affermées 25,000 médimnes. Or, c’est bien plus que la moitié de 35,000. L’auteur dit, il est vrai, fere dimidio.

Pro medimum XXXV referri XXXVI et CCCC. C’est-à-dire que, par une convention secrète, le bail fut réellement adjugé à 31,400 médimnes.

XXXV. Publica auctoritate defendimus. Cicéron lui-même défendit les décrets pendant son consulat : les enfants des proscrits, à qui le dictateur avait ôté le droit de solliciter les charges, demandaient à être rétablis dans tous leurs priviléges, sous le consulat de l’orateur romain ; il s’y opposa, et il maintint l’ancien règlement.

XXXVI. In decumis Segestensium. Ségeste était une ville franche immunis ; comment donc Verrès a-t-il exigé des dîmes de cette ville, ou comment, s’il l’a fait, Cicéron ne le lui reproche-t-il pas ? Cette ville apparemment cultivait des fonds hors de son territoire, et c’était pour ces fonds qu’elle devait des dîmes ; ou bien des étrangers faisant valoir sur son fonds, devaient des dîmes au peuple romain.

Hoc nomine videtis tritici medium modium CIƆ CIƆ CIƆ de capite esse demta. Verrès avait donc déclaré n’avoir affermé les dîmes de Ségeste que 2,000 boisseaux de blé.

Ad aliam quœstionem… pertinere. Cicéron menace ici Verrès de le citer devant le tribunal qui connaissait des crimes de péculat.

XXXVII. Medimnum 11 millia. 2,000 médimnes font 12,000 boisseaux. Il fallait donc que le boisseau ne fût compté que 2 sesterces et demi, pour que 12,000 boisseaux pussent équivaloir à 30,000 sesterces.

Sejuncta a Sicilia. Ainsi l’île de Lipare et la ville du même nom, quoique ne faisant point partie de la Sicile, étaient comprises dans le ressort du préteur de Sicile.

XXXIX. Sext. Vennonio datam. Il paraît que ce Vennonius eut la ferme d’Amestra la seconde année. Ce passage et plusieurs autres des Verrines, montrent que les baux se renouvelaient tous les ans.

H-S MD. Il y a une erreur dans le texte. Plusieurs éditions portent 12,000 sesterces, et d’autres 15,000. L’erreur vient d’une altération dans les lettres qui désignent les nombres.

XLI. Non solum legum ac judiciorum. Nous voyons, dans les plaidoyers pour Cluentius et pour Rabirius Postumus, que les sénateurs étaient assujettis à des lois auxquelles ne l’étaient pas les autres citoyens.

XLIII. Sexies tantum, quam quantum satum sit. C’est-à-dire presque toute la récolte, puisque, suivant Cicéron, le plus fort produit des terres en Sicile, était au décuple.

Letinis. On ne trouve point de ville du nom de Letum en Sicile. Il faut peut-être lire dans le texte Ictinis, d’aprés Pline, qui a écrit Ictenses, 111, 8 ; ou Netinis d’après Cicéron lui-même, Verrine IV, 26.

XLIV. Lecti sternerentur. C’est-à-dire, des tentes, sous lesquelles il y avait des lits pour le repas.

XLV. L. Medimnum. Le latin porte 50,000 médimnes, ce qui est la même chose que 300,000 boisseaux, puisqu’il fallait 6 boisseaux pour faire un médimne. 50,000 sesterces, 6,250 livres.

XLVI. Potius etiam adjuverunt. Les Léontins ne faisaient-ils valoir ni dans leur pays, ni ailleurs ? Alors on voit bien comment Apronius n’a pu leur nuire ; mais on ne voit pas comment ses rapines ont pu leur être utiles. Cicéron probablement ne croyait pas nécessaire de s’expliquer davantage pour ceux à qui il parlait.

XLIX. Quum lege Hieronica venirent. Sans doute, dans les années où l’assurance d’une récolte abondante permettait de porter la dîme aussi haut, en suivant la loi juste d’Hiéron qu’elle était portée d’après la loi injuste de Verrès.

L. Hoc corollarium nummorum. Corollarium était, suivant Varron, ce qu’on ajoutait à ce qui était dû. Ce mot est formé des petites couronnes (a corollis) que l’on donnait aux acteurs sur le théâtre, lorsqu’on en était content.

Accessiones ad sisgulas decumas. L’orateur parle d’une nouvelle malversation de Verrès. En affermant les dîmes de chaque peuple, il exigeait par dîme deux ou trois mille sesterces, 150 ou 225 livres. Pline compte soixante-douze peuples en Sicile ; cela faisait donc en un an 144,000 sesterces, en ne prenant que deux mille sesterces par dîme et en trois ans 432,000. Mais on exigeait de quelques peuples trois mille sesterces : Cicéron