Page:Cicéron - Œuvres complètes, Garnier, 1850, tome 2.djvu/387

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les processions religieuses. L’an de Rome 511, L. Cécilius Métellus, ayant perdu la vue dans un incendie, en enlevant le palladium du temple de Vesta, le peuple lui accorda un privilège que nul autre n’obtint en aucun temps. Ce fut de se faire porter sur un char, toutes les fois qu’il allait au sénat. Magnum et sublime, dit Pline, VII, 43, sed pro oculis datum. Mais au temps du luxe, c’est-à-dire après la conquête de l’Asie, l’usage s’établit de se faire porter dans des litières ou espèces de lits portatifs, lorsqu’on avait quelque chemin à faire, même dans la ville. Ces litières étaient désignées par des noms différents suivant le nombre des porteurs. On leur donnait tantôt le nom d’hexaphores, tantôt celui d’octophores. Les six ou huit esclaves enlevaient ces litières sur leurs épaules, et d’un pas cadencé les portaient, sans aucune secousse, avec l’adresse que l’on admire encore aujourd’hui dans l’Orient. César interdit l’usage des litières, excepté à certaines personnes et dans certains jours. Suétone, in Caesar., 43.

XIII. Symphonia. Selon Isidore, III, 21, c’est un instrument qu’on frappe des deux côtés, soit alternativement, soit dans le même temps, et qui, par le mélange des sons graves et aigus, rend des accords très agréables. La symphonie parait avoir beaucoup de rapport avec cette espèce de tambour que nous nommons tambour turc ou grosse caisse.

XIII. Votaque pro imperio, etc. Lorsqu’un magistrat était sorti de Rome, après avoir consulté les auspices, pour aller prendre possession de sa province, il ne pouvait y rentrer que le terme de son administration était expiré. Du moment qu’il avait mis le pied dans Rome, il n’était plus qu’un simple citoyen.

XIV. Antiquiorem in senatu sententiae dicendae locum. Dans les délibérations du sénat, on commençait par prendre les voix des grands magistrats en exercice on désignés pour l’année suivante : après eux, on suivait le rang et la dignité des sénateurs, en commençant par les consulaires, par ceux qui avaient été préteurs et édiles curules. Quant à ceux qui n’avaient pas exercé les magistratures curules, on suivait l’ordre des âges.

Sellam curulem. La chaise curule était d’ivoire, à jambes recourbées, et plus hante que les bancs et les siéges ordinaires ; car on y montait à l’aide d’un marchepied. Les grands magistrats avaient droit de s’en servir, non seulement dans leur maison, mais aussi partout ou il leur plaisait de la faire porter avec eux.

Jus imaginis. Les citoyens qui avaient exercé les grandes magistratures faisaient faire leur buste en cire. Eux seuls avaient ce privilège. Ces bustes se transmettaient à leurs descendants qui les conservaient avec soin : c’étaient leurs titres de noblesse. On les portait avec pompe dans les funérailles.

XV. Seniorum juniorumque centuriis. Chaque centurie formait deux sections. La première était composée de ceux qui avaient plus de quarante ans ; dans la seconde étaient les jeunes gens depuis dix-sept ans jusqu’à quarante. Les sexagénaires n’avaient plus droit de suffrage. À mesure que chaque centurie avait donné son vote, un héraut proclamait le résultat du scrutin, jusqu’à ce que quatre-vingt-dix-sept centuries se fussent réunies pour le mime avis. Alors la majorité était acquise : on cessait de recueillir les suffrages.

Quum tibi sorte obtigisset. Aussitôt après la nomination des préteurs, on tirait leurs départements au sort ; celui dont le nom sortait le premier s’appelait praetor urbanus, préteur de la ville. C’était le chef de la justice. Il était chargé de former la liste des juges, de faire les édits et règlements, en un mot, de décider tout ce qui concernait l’administration de la justice civile. Les autres préteurs présidaient les tribunaux établis spécialement pour juger les causes publiques. Voyez le plaidoyer pour Roscius d’Amérie, note 1.

XVIII. Quid enim tibi nave opus fuit. L’an de Rome 535, une loi du tribun Q. Claudius défendit à tout sénateur ou père de sénateur d’avoir en mer une barque qui contint plus de trois cents amphores (environ huit tonneaux) ; on jugea que cette capacité était suffisante pour le transport des fruits de leurs terres, et que d’ailleurs toute spéculation mercantile était au-dessous de leur dignité : Id satis habitum ad. fiuctus ex agris vectandos ; quaestus omnis patribus indecorus visus. Tit.-Liv., XXI, 63.

XIX. Habemus hominem in fetialium manibus educatum. C’est une ironie sanglante. Le collège des féciaux fut institué par Numa. ils étaient au nombre de vingt, et choisis parmi les premières familles. On les consultait sur le droit de la guerre et de la paix, et sur les alliances. Ils préparaient les traités et les rédigeaient en forme, avant qu’on les signât de part et d’autre. C’étaient eux qui faisaient les déclarations de guerre.

XXI. Ex lege Terentia et Cassia. Cette loi, proposée par les consuls Térentius Lucullus et Caius Cassius, l’an de Rome 680, ordonna d’acheter un second dixième des blés, et fixa le prix à trois sesterces le boisseau, 67 centimes et demi.

XXIV. Etiam in sociorurn latinorum. Depuis la guerre Sociale, les Latins jouissaient du droit de cité romaine. Ils n’étaient plus réputés alliés. Ils étaient citoyens, et compris dans le cens, comme tous les autres citoyens de Rome. Avant cette époque, ils étaient obligés de fournir et d’entretenir à leurs frais autant de légions que les Romains en avaient enrôlé, et le double de cavalerie.

Vivos cepit P. Servilius. Publius Servitius, consul, l’an de Rome 673, fut chargé de faire la guerre aux pirates ; il les défit en plusieurs rencontres ; il prit et rasa presque tous leurs forts, et s’empara d’Isaure, la principale des places qu’ils occupaient. Mais le fruit de cette conquête se réduisit presque au surnom d’Isauricus que prit le vainqueur, et à l’éclat d’un triomphe, dans lequel il satisfit le peuple par la vue d’un grand nombre de pirates prisonniers et chargés de chaînes. Les pirates recommencèrent bientôt leurs brigandages, et ne furent détruits que par Pompée.

XXVII. Lautumias Syracusas omnes audistis. Latomie vient de deux mots grecs, λᾶς, pierre, et τέτομα. ; prétérit moyen de τέμνω, couper. Cette prison était taillée dans le roc. Elle fut construite par Denys l’ancien. Il parait que Rome eut aussi ses latomies. Voyez, Tit.-Liv., XXVI, 27, et XXVIII, 26.

XXVIII. Sertorianos milites. Sertorius avait rassemblé en Espagne les débris de la faction de Marius. Il soutint avec succès tous les efforts des Romains, et défit les généraux les plus célèbres. Il eut, sans doute, entièrement changé la face des affaires ; mais il fut lâchement assassiné par Perpenna. Ses partisans se dispersèrent et se réfugièrent dans différentes provinces.

XXXIII. Stetit soleatus praetor populi romani. Voyez la remarque de Quintilien sur ce beau passage, VIII, 3.

XXXVI. Lampsaceni periculo. Uticense exemplum. Voir Verrine I chap. 26 et 27.

XXXVII. Hic primum opes illius civitatis victae. La dix-neuvième année de la guerre du Péloponnèse, Nicias fut défait dans le port de Syracuse. L’armée athénienne fut taillée en pièces, et la flotte entièrement détruite. Athènes ne se releva jamais de cette chute. Lysandre s’empara de la ville, et changea la forme du gouvernement.

LIV. Sponsionem facere. Le mot sponsio, pris dans son