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Page:Cicéron - Œuvres complètes, Garnier, 1868, tome 6.djvu/13

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c’est la cause du peuple romain que j’ai entrepris de défendre, persuadé que l’on pourrait enfin obtenir un jugement équitable, du moment que, traduit devant vous, un accusé véritablement coupable aurait trouvé un accusateur ferme et diligent. Je me hâte donc d’en venir à la cause des Siciliens, sans m’arrêter à tout ce que Verrès a, d’ailleurs, commis de brigandages et d’infamies : ainsi les forces ne me manqueront pas pour soutenir ce procès, ni le temps pour en embrasser les détails.

Toutefois, avant de vous retracer les malheurs de fa Sicile, je dois parler un moment de l’illustration de celle province, de son ancienneté, et de son utilité pour notre république. Si tous les alliés et toutes les provinces ont droit à votre protection, juges, nulle n’y a des droits plus nombreux et plus puissants que la Sicile : d’abord, c’est la première des nations étrangères qui ait recherché l’amitié, l’appui du peuple romain, c’est la première qui ait pris le nom de province romaine, titre si honorable pour notre domination ; la première qui ait appris à nos ancêtres combien il est glorieux de commander aux peuples étrangers ; seule enfin, dans tous les temps, elle a signalé sa fidélité et son affection pour le peuple romain : des différentes cités de celte île, les unes, admises une fois dans notre alliance, ne s’en sont jamais séparées ; les autres, qui sont les plus nombreuses et les plus illustres, se sont toujours montrées nos amies fidèles. C’est