Page:Cicéron - Œuvres complètes, Garnier, 1868, tome 6.djvu/16

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sons de banque, enfin y fixer leur domicile. Certes ce n’est pas un médiocre avantage pour le peuple romain, qu’un si grand nombre de citoyens puisse trouver si près de la métropole tant de moyens de bien-être et de fortune. El puisque les nations tributaires et les provinces sont en quelque sorte les terres de la république, si chacun de nous en particulier attache d’autant plus de prix à ces terres qu’elles sont plus près de lui, le peuple deRome iie doit-il pas aimer entre toutes une province qu’il peut regarder commeun de ses faubourgs ? D’ailleurs, ses habitants ont tant de constance, de courage, de tempérance, qu’on retrouve en eux presque toutes nos mœurs, je parle de nos mœurs antiques, et non pas de celles qui ont cours aujourd’hui. Ils ne ressemblent en rien au reste des Grecs : chez eux, point d’indolence, point de luxe ; au contraire, la plus grande activité dans les affaires publiques et privées, la plus stricte économie, la plus exacte vigilance ; enfin, telle est leur affection pour nos concitoyens que peut-être sont-ils le seul peuple à qui nos publicains et nos négociants ne soient, pas odieux. Bien qu’ils aient longtemps souffert les vexations de plusieurs de nos magistrats, c’est la première fois qu’ils viennent dans le sanctuaire des lois implorer l’appui de votre justice. Cependant ils avaient déjà subi, pendant une année trop fameuse, une telle oppression qu’ils n’auraient pu se relever, si les destins favorables ne leur eussent envoyé C. Marcellus, en sorte que deux