Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/195

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de notre ardeur d’augmenter et d’étendre nos connaissances, de ces études qui, loin des yeux du vulgaire, occupaient tous nos loisirs ? Si le souvenir de tant d’heureux moments avait péri avec lui, il me serait absolument impossible aujourd’hui de supporter la perte d’un si cher et si excellent ami. Mais non, il n’a point péri dans mon esprit, ce souvenir ; il s’y nourrit par la pensée, il y vit plus que jamais. Enfin, quand je l’aurais perdu tout entier, je trouverais encore une grande consolation dans mon âge avancé ; car cette privation ne peut plus être longue pour moi, et le mal qui dure peu, quelque violent qu’il soit, est plus facile à supporter.

Voilà ce que j’avais à vous dire de l’amitié. Je vous exhorte à la mettre au-dessus de tous les liens après la vertu, qui doit avoir le premier rang, et qui est la base de l’amitié même.