Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/213

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Q. CICÉRON
À M. TULLIUS SON FRÈRE,

SUR
LA DEMANDE DU CONSULAT.

I. Vous possédez sans doute tous les moyens de réussir que peuvent donner l’esprit, l’expérience et l’étude : cependant notre amitié m’impose, je crois, le devoir de vous soumettre les idées que m’a inspirées une méditation assidue sur votre prétention au consulat. Je me propose, non de vous rien apprendre de nouveau, mais de vous présenter rassemblées sous un seul point de vue, et dans un ordre raisonné, des choses qui, dans la pratique, semblent être sans liaison entre elles et multipliées à l’infini. Quelque ascendant que donne le caractère, un peu d’artifice, pendant cette lutte passagère que vous avez à soutenir, l’emporte, je crois, sur le caractère même.(1)

Quelle est cette cité ? – Que demandez-vous ? – Qu’êtes-vous ? – Chaque jour, en descendant au forum, méditez ces idées : Je suis un homme nouveau(2) ; je demande le consulat ; je suis dans Rome.

L’éclat de votre éloquence doit surtout relever la nouveauté de votre nom. Ce talent a toujours obtenu dans Rome une grande considération ; et l’homme jugé digne de défendre des accusés consulaires ne peut être jugé