Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/215

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indigne du consulat. Puisque cette gloire est l’origine de votre élévation, et que vous êtes par elle tout ce que vous êtes, présentez-vous constamment préparé à parler aussi bien que si chaque occasion devait offrir l’épreuve décisive de votre mérite. Les ressources que vous vous êtes, je le sais, ménagées dans cet art, tenez-les toutes prêtes et assurées au besoin ; et rappelez-vous souvent ce qu’a écrit Démétrius des études de Démosthène et de ses exercices assidus(3). Faites paraître ensuite le nombre et la qualité de vos amis. Plus heureux qu’aucun homme nouveau(4), vous avez pour vous tous les publicains, l’ordre équestre presque entier, beaucoup de villes municipales(5), plusieurs corporations(6), tant de personnes de tous les ordres défendues par vous, une foule de jeunes gens que vous attache l’amour de l’éloquence, enfin des amis nombreux, et qu’on voit tous les jours auprès de vous. Votre soin doit être de conserver ces avantages, et, par les prières, par les recommandations, par tous les moyens possibles, de persuader à ceux qui veulent vous servir et à ceux qui le doivent, qu’ils ne trouveront aucune autre occasion, les uns de vous prouver leur reconnaissance, les autres d’acquérir des droits à la vôtre. Rien ne seconde plus efficacement un homme nouveau que l’assentiment des nobles(7), et surtout des consulaires. Il importe que les personnages au nombre et au rang desquels vous voulez parvenir, vous jugent digne de ce rang et de cette association. Il faut les solliciter vivement et les faire solliciter en votre faveur ; il faut leur persuader que, par vos sentiments politiques, vous avez toujours été uni au parti des grands et très éloigné de celui du peuple ; que si jamais vous avez parlé dans le sens populaire, vous ne l’avez fait que pour vous concilier Pompée,