Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/221

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Annius(16) ; dans l’ordre équestre, des Vettius et des Pompilius ; et parmi nos clients(17), des Carvilius et des Sapala ? le même enfin dont l’audace, la scélératesse, la profondeur dans l’art de corrompre, sont telles, que ses débauches ont souillé des enfants nobles presque dans les bras de leurs pères ? Parlerai-je de sa préture en Afrique(18) ? des témoins entendus contre lui ? On a publié leurs dépositions : relisez-les sans cesse. Mais, ce que je ne dois pas omettre, c’est qu’il est sorti de ce jugement aussi pauvre que quelques uns de ses juges l’étaient avant de l’absoudre, et si odieux, que chaque jour on s’efforce de le remettre en jugement. Telle est enfin sa position, qu’il redoute plus de dangers en demeurant tranquille, qu’il n’en brave en excitant une sédition. Combien vous êtes plus heureux que ne l’était naguère C. Célius ! Homme nouveau, il avait deux compétiteurs dont la noblesse insigne faisait le moindre éclat ; hommes d’un très grand talent, des mœurs les plus pures, distingués par leurs services, candidats pleins d’ardeur et d’habileté. Célius, cependant, l’a emporté sur l’un d’eux, à qui il était bien inférieur par la naissance, et qu’il ne surpassait presque par aucun autre avantage. Si donc vous ne négligez aucun des moyens que vous donnent et la nature, et les études auxquelles vous avez consacré votre vie ; si vous faites ce que prescrit la conjoncture, ce que vous pouvez, ce que vous devez, vous lutterez avec avantage contre des compétiteurs moins illustres par leur brillante naissance, que fameux par leurs vices. Se trouvera-t-il en effet un citoyen assez pervers pour vouloir, par un seul vote, tourner à la fois deux poignards contre la république ?


IV. Après avoir exposé les avantages que vous possédez, et ceux que vous pouvez acquérir pour rehausser