Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/227

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qu’elles ne vous manqueraient pas, puisque, depuis deux ans, vous vous êtes acquis tous les gens attachés aux quatre citoyens les plus puissants dans nos comices, à M. Fundanius, à Q. Gallius, à C. Orcininus, à C. Cornélius(23). J’étais présent lorsque leurs amis vinrent vous confier leur défense ; je sais à quoi ils s’engagèrent, et ce qu’ils vous garantirent. Vous devez aujourd’hui exiger d’eux qu’ils remplissent leurs promesses ; il faut les interpeller, les prier, les presser et leur faire bien sentir qu’ils ne trouveront aucune autre occasion de se montrer reconnaissants. Le souvenir de ces services récents, l’espoir des services que vous pouvez encore leur rendre, les exciteront sans doute à seconder votre demande. En effet, la garantie de votre succès repose principalement sur les affections que vous concilie la défense des accusés. Efforcez-vous de bien distribuer et de faire bien remplir son emploi à chacun de ceux que vous avez obligés ; et si, jusqu’à ce jour, vous n’avez, comme je le sais, rien exigé d’eux, qu’ils sentent que vous avez réservé pour le moment actuel tout ce que vous pouviez attendre de leur reconnaissance.

VI. Trois choses surtout nous acquièrent la bienveillance des hommes, et les portent à briguer pour nous des suffrages, les bienfaits, l’espérance, l’affection volontaire ou née de la conformité de sentiments : il faut donc examiner comment on doit mettre en œuvre chacun de ces moyens. Les moindres services suffisent pour engager les hommes à seconder un candidat[1] ; à plus forte raison, ceux qui vous doivent leur salut (et ils sont nombreux) sentent que si, dans une occasion qui vous est personnelle, ils ne s’acquittent point en-

  1. On lit dans les anciennes éditions : « ut satis causæ putent te sibi ad studium suffragationis dedisse. »