Page:Cicéron - Œuvres complètes, Lefèvre, 1821, tome 28.djvu/348

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INTRODUCTION.


La plupart des ouvrages apocryphes qui précèdent sont très anciens, et on peut les lire tous en manuscrit ; celui-ci n’a été publié que vers la fin du seizième siècle, et on ne l’a jamais vu qu’imprimé.

Cicéron, après la mort de Tullie en 708, écrivit sous ce titre un ouvrage dont il parle dans ses Lettres à Atticus, XII, 14 (voy. cette Lettre et quelques unes des suivantes, tome XX, page 212) ; dans les Tusculanes, I, 27 ; III, 28 ; IV, 29 ; dans la Divination, II, 1, etc. Sigonius, en 1559, et Patricius, en 1565, avaient rassemblé de courts fragments de la Consolation, au nombre de huit, extraits surtout de Lactance, lorsqu’il parut à Venise, en 1583, un petit volume in-8, dont le titre dut éveiller l’attention des savants : M. T. Ciceronis Consolatio, liber, quo se ipsum de filiæ morte consolatus est, nunc primum repertus et in lucem editus, cum privilegio senatus Veneti ad xxx annos, apud Hieronymum Polum. Ce livre fut bientôt réimprimé dans toute l’Europe.

Mercurialis et Riccoboni contestèrent les premiers l’authenticité de la découverte, et Riccoboni, l’année même de la publication, exprima ses doutes dans une lettre critique. Un des éditeurs des fragments, Sigonius de Modène (Carlo Sigone), professeur celèbre qui devait jouer un grand rôle dans cette dispute, et dont les nombreux ouvrages ont été réunis à Milan, de 1732 à 1734, en plusieurs volumes in-folio, s’était empressé, dès le premier moment, de reconnaître dans ce traité la main de Cicéron, et il appuya son avis de deux Discours polémiques. Riccoboni répliqua en 1584 ; il démontra la supposition par de nouvelles preuves ; et déjà les meilleurs juges, Muret, Victorius, étaient de cette opinion, que Sigonius ne parvint jamais à détruire par deux nouvelles réponses. On peut voir dans une longue Préface de Morabin (Consolation, Paris,