Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.7.djvu/11

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Verrès prit le parti de prévenir sa condamnation par un exil volontaire.

Le discours que l’on va lire est le seul qui fut véritablement prononcé dans cette affaire ; il est connu sous le nom d’Actio prima, ou Proæmium actionis primœ, et les cinq autres Verrines se nomment Actio secunda, liber primus, secundus, tertius, quartus et quintus.

L’affaire se plaida devant le préteur Man. Glabrion ; il avait pour assesseurs M. Metellus, désigné préteur, et M. Césonius, édile désigné avec Cicéron ; Q. Manlius, Q. Cornificius, P. Sulpicius tribuns du peuple ; M. Crepereius, L. Cassius, Cn. Tremellius, tribuns militaires ; P. Servilius Isauricus, citoyen illustré par ses succès contre les pirates ; Q. Catulus, qui fit la consécration du Capitole ; C. Marcellus, qui avait été proconsul en Sicile ; L. Octavius Balbus, très-versé dans la jurisprudence, et Q. Titinius.

Dans ce premier discours, Cicéron rend compte des raisons qui l’obligent à une marche aussi brusque. Son style est plein d’énergie et de chaleur. Il adresse les reproches les plus hardis à Hortensius, aux deux Metellus et à tous les patriciens favorables à l’accusé. Il prend avec les juges un ton d’autorité, et semble moins invoquer leur bienveillance que les menacer des conséquences, si, par un jugement équitable, ils ne rétablissent l’autorité des tribunaux, en délivrant la république d’un citoyen pervers.

Cicéron donne lui-même la date précise de ce discours ; il le prononça aux nones de sextilis, le 5 août, Nonæ sunt hodie sextiles, dit-il au chapitre x, cinq mois environ après le plaidoyer contre Cécilius, l’an 684 (premier consulat de Crassus et de Pompée). Lui-même explique, dans le discours qu’on va lire, par quelles manœuvres Verrès et ses patrons firent ainsi traîner l’affaire en longueur.

C. D.