de recourir à la violence et aux armes, pour se garantir, ainsi que leurs enfants, de la scélératesse et de la brutalité d’un lieutenant du peuple romain ! Car, répondez-moi, n’avez-vous pas été assiégé dans Lampsaque ? la multitude n’a-t-elle pas mis le feu à la maison que vous occupiez ? les Lampsacéniens n’ont-ils pas voulu brûler vif un lieutenant du peuple romain ? Vous ne pouvez le nier : j’ai entre les mains votre propre témoignage rendu en présence de Néron ; voici de plus votre lettre adressée au même magistrat. Lisez d’abord la première de ces pièces : Déposition de C. Verrès contre Artémidore. Lisez maintenant la lettre : Extrait d’une lettre de C. Verrès à C. Néron. Bientôt après ils vinrent dans la maison…. La cité de Lampsaque prétendait-elle faire la guerre au peuple romain ? voulait-elle s’affranchir de notre souveraineté, et ne plus reconnaître nos lois ? Car je n’ignore pas, et tous les livres, avec la tradition, ne me permettent pas d’en douter, que toutes les fois qu’un représentant du peuple romain se voit dans une ville étrangère, je ne dis pas seulement assiégé, je ne dis pas seulement attaqué le fer et la flamme à la main, mais insulté même légèrement, si la ville n’en fait une réparation éclatante, on ne manque pas de lui déclarer la guerre(119) et de la combattre sans ménagement. Quel motif poussa donc tous les habitants de Lampsaque, au sortir de l’assemblée dont vous parlez, à se porter en tumulte sur votre maison ? Car, ni dans votre lettre adressée à Néron, ni dans votre déposition, vous n’énoncez aucune cause d’une si terrible insurrection. Vous dites que vous fûtes assiégé, qu’on apporta du feu, qu’on entoura votre maison de matières combustibles, que votre licteur fut tué ; vous ajoutez qu’il ne vous fut pas possible de vous montrer ;
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