un délai, sous prétexte que ses registres avaient été mis sous le scellé par les accusateurs de Dolabella, comme s’il n’avait pas la faculté de les transcrire. Oui, seul entre tous les fonctionnaires, Verrès a trouvé moyen de ne jamais rendre ses comptes au trésor.
XXXIX. Vous avez entendu le compte de sa questure, rendu en trois lignes ; ceux de sa lieutenance, rendus seulement après la condamnation et le bannissement du magistrat qui pouvait les contester ; quant aux comptes de sa préture, qu’un sénatus-consulte lui avait ordonné de rendre sur-le-champ, il ne les a pas encore présentés ; Il attend, a-t-il dit, l’arrivée de son questeur au sénat, comme si, lorsqu’un questeur peut rendre ses comptes sans son préteur, ainsi que vous l’avez fait, Hortensius, ainsi que l’ont fait tous les autres questeurs, un préteur ne pouvait pas aussi bien rendre les siens sans son questeur. Il a dit qu’on avait ainsi opéré pour Dolabella : raison assez mauvaise, mais d’un augure qui devait plaire aux pères conscrits ; aussi l’ont-ils acceptée. Quoi qu’il en soit, vos questeurs sont arrivés il y a longtemps ; pourquoi n’avez-vous pas rendu vos comptes ? Parmi tout ce qu’on a pu tirer du bourbier de votre lieutenance et de votre proquesture, se trouvent ces articles qui ont été mis nécessairement sur le compte de Dolabella : Extrait des restitutions imposées à Dolabella, préteur du peuple romain(137). Or, Dolabella déclare qu’il lui a été remis par Verrès cinq cent trente-cinq mille sesterces(138) de moins que Verrès n’a porté en dépense dans ses livres ; Dolabella déclare encore que Verrès a reçu deux cent trente-deux mille sesterces(139) de plus que ne portent ses registres ; il dit enfin que celui-ci a reçu pour fourniture de grains un million quatre-vingt mille sesterces(140) en sus de ce que