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Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.7.djvu/205

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de rétrograder sur l’année du magistrat qui l’a précédé ?

XLIII. Et si vous n’aviez pas publié votre édit pour l’intérêt d’un seul individu, vous l’auriez rédigé avec plus de soin. Vous avez mis : Celui qui fera ou aura fait héritier. Mais si quelqu’un a légué plus que la succession ne peut rapporter à l’héritier ou aux héritiers, ce que la loi Voconia(152) ne permet pas à ceux dont les biens sont inscrits sur les rôles des censeurs ? Pourquoi n’avez-vous pas prévu ce cas, qui est du même genre ? C’est que vous vous êtes moins occupé de l’espèce que de l’intérêt d’un seul, ce qui prouve que vous aviez été payé. Si votre édit n’eût regardé que l’avenir, il serait moins odieux, quoiqu’étant toujours un acte d’iniquité ; mais on ne pourrait que le blâmer sans en suspecter les motifs, et personne ne s’exposerait à l’enfreindre. Mais votre édit est conçu de manière que tout le monde voit clairement que ce n’est pas dans l’intérêt général que vous l’avez fait, mais uniquemenl pour les héritiers en second de P. Annius. Aussi, malgré le préambule verbeux et évidemment payé que vous y avez mis, nul préteur après vous n’a t-il rien publié de pareil dans son édit. Que dis-je, publié ? il n’est jamais venu à la pensée de personne que la chose fût possible. Depuis votre préture, combien de testaments semblables à celui d’Asellus ! Dernièrement encore, nous avons vu Annia, femme très-riche en argent comptant, mais dont les biens n’avaient pas été compris dans le cens, instituer sa fille héritière, de l’avis de la plupart de ses parents. C’est assurément une preuve assez forte de l’opinion générale, sur la conduite criminelle et véritablement étrange que Verrès avait tenue dans cette affaire. Car enfin, un règlement que ce préteur s’était plu à donner, personne ne s’est avisé de craindre qu’il se rencontrât aucun autre