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Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.7.djvu/229

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remettre le temple de Castor à L. Rabonius(176), qui se trouvait être en même temps tuteur du fils de Junius, d’après le testament du père. Il s’était arrangé avec son pupille pour que l’entreprise lui fût confiée, sans que leurs intérêts réciproques fussent lésés. Le préteur fait venir Rabonius, il lui demande si son pupille n’a point manqué à lui remettre tout ce qu’on pouvait exiger de lui. Le tuteur répond, comme il était vrai, que son pupille n’aura pas grand’peine à livrer le tout ; qu’il ne manque aucune statue, aucune des offrandes, et que le temple est dans le meilleur état. C’aurait été pour Verrès une chose indigne, qu’on pût le voir sortir d’un temple si vaste et d’un si coûteux entretien sans être chargé d’un riche butin, surtout ayant affaire à un pupille.

LI. Il va lui-même au temple de Castor, et l’examine dans tous les détails ; partout il voit des plafonds bien lambrissés, le reste tout neuf et sans aucune dégradation. Il se tourmente, fort embarrassé de ce qu’il doit faire : alors il lui fut dit par un de ces limiers dont il avait avoué à Ligur qu’il avait un grand nombre à son service : « Verrès, vous n’avez ici rien à faire, à moins que vous n’exigiez que ces colonnes soient exactement d’aplomb. » Notre homme, dont l’ignorance en toutes choses est extrême, demande ce que c’est que l’aplomb : on lui dit qu’il n’y a presque point de colonnes dont la pose soit exactement perpendiculaire. « Par tous les dieux ! voyons cela, dit-il ; oui, je veux que les colonnes soient remises bien d’aplomb. » Rabonius connaissait la loi ; il savait qu’elle oblige seulement à livrer le même nombre de colonnes sans faire aucune mention de leur aplomb, et que d’ailleurs il n’était pas de son intérêt d’accepter avec cette clause, de peur d’être tenu de rendre