parler de cette femme. Aussi préféra-t-il aller loger chez le gendre d’Agathinus. Dès le lendemain de la première nuit, il prit pour Dorotheus une telle affection, qu’on eût dit que tout était commun entre eux. Le beau-père de son côté reçut de lui tous les égards que l’on doit à un allié et à un parent. La statue d’Himère n’était plus à ses yeux qu’un objet de mépris : les formes et les contours de son hôtesse avaient pour lui bien d’autres charmes.
XXXVII. Il exhorte donc ces dignes amis à susciter une mauvaise affaire à Sthenius, en forgeant contre lui quelque accusation. Ils répondirent qu’ils n’en trouvaient pas qui fût soutenable ; il dissipa leur incertitude, et leur donna sa parole que tous les griefs qu’ils lui dénonceraient contre Sthenius, seraient tenus par lui pour avérés. D’après ces instructions, ils ne perdent pas un moment. Sthenius est cité en jugement, et ils l’accusent d’avoir falsifié les registres publics. Sthenius, se fondant sur ce qu’il est accusé par des concitoyens d’avoir falsifié les registres de la ville, demande que l’affaire soit instruite d’après les lois des Thermitains, conformément à la volonté du sénat et du peuple romain, qui, pour récompenser leur inviolable fidélité, leur avaient rendu leur ville, leur territoire et leurs lois ; il ajoute que, postérieurement, P. Rupilius, en vertu d’un sénatus-consulte et de l’avis de dix commissaires, avait donné des lois selon lesquelles les procès élevés entre les citoyens de cette province devaient être instruits suivant leurs lois particulières ; que Verrès avait lui-même ratifié ce privilège par son édit : d’après toutes ces raisons, Sthenius invoqua pour lui-même l’application des lois précitées. Le préteur, en homme souverainement juste et supérieur à toute passion, déclare qu’il connaîtra de l’affaire : il ordonne aux parties de