sèrent de statuer, si les pères conscrits le jugeaient convenable, qu’à l’avenir nul dans les provinces ne pourrait en son absence être accusé d’un crime capital. Ils exposèrent à l’assemblée l’affaire de Sthenius dans tous ses détails, ainsi que la cruauté et l’iniquité de Verres. Son père se trouvait au sénat ; il conjurait, en pleurant, les sénateurs, les uns après les autres, d’épargner son fils ; mais ses instances produisaient peu d’effet, le sénat s’était fortement prononcé ; tous les avis s’accordaient sur ce point, que, comme Sthenius avait été accusé en son absence, on n’avait pu prononcer aucun jugement contre lui, toujours absent, et que, s’il en avait été rendu, il ne devait pas être confirmé. Cependant rien ne fut décidé ce jour-là parce que le coucher du soleil approchait (73), et que le père de Verrès trouva des sénateurs qui consumèrent le temps en discours. Ce vieillard alla, au sortir de l’assemblée, visiter les protecteurs et les hôtes de Sthenius ; il les pria, les conjura de ne point perdre son fils, leur protestant qu’ils ne devaient avoir aucune inquiétude pour Sthenius, puisqu’il prenait sur lui d’empêcher que son fils ne nuisît davantage à ce Sicilien ; qu’il allait, à cet effet, envoyer des hommes sûrs en Sicile, et par terre et par mer. Il y avait encore trente jours jusqu’aux kalendes de décembre, époque que le préteur avait prescrite à Sthenius pour se trouver à Syracuse. Les amis de Sthenius se laissèrent toucher ; ils espéraient que les lettres et les envoyés du père ramèneraient le fils à des sentimens plus modérés. Il ne fut plus question de cette affaire dans le sénat. Verrès reçut les messagers et les lettres avant les kalendes de décembre, c’est-à-dire avant que le procès de Sthenius fût entamé. Dans le même temps il lui arriva plusieurs lettres
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