de Thermes ne vous a vu porter la main sur aucune statue, sur aucun ornement d’édifice sacré ou public, quoique cependant il s’y trouvât un grand nombre d’ouvrages de grand prix, et que vous les ayez tous convoités. Dites-moi maintenant, vous en l’honneur duquel les Siciliens célèbrent des fêtes, ces Verrea qui sont, je crois, assez fameuses, vous à qui plusieurs statues dorées ont été érigées dans Rome par toute la république sicilienne, ainsi que le porte l’inscription : oui, dites-moi, quelle différence n’y a-t-il pas entre vous et ce Sicilien que vous avez condamné, vous, le patron de la Sicile ? Presque toutes les villes de la Sicile ont envoyé des députés pou témoigner en sa faveur. Une seule cité ose faire officiellement votre apologie, vous qui êtes le patron de tous les Siciliens ; c’est Messine, complice de vos brigandages et de vos infamies ; et encore elle le fait d’une manière si nouvelle, que ses députés vous inculpent, tandis que sa députation vous loue. Quant aux autres cités, leurs lettres officielles, leurs députations, leurs dépositions vous accusent ; elles se plaignent de vous, et vous incriminent : si vous êtes acquitté, toutes se regardent comme perdues sans ressource.
XLVII. Et c’est aux dépens de Sthenius, c’est avec ses biens que vous avez élevé, sur le mont Eryx, un monument de votre libertinage et de votre cruauté, en y faisant graver le nom de Sthenius de Thermes. Oui, je l’ai vu ce Cupidon d’argent, son flambeau à la main. Quel était votre but ? quel était votre motif pour consacrer à cet usage le produit des deniers de Sthenius ? Était-ce la preuve de votre cupidité, ou bien un trophée remporté