et la fortune d’un hôte et d’un ami ? Beaucoup d’autres l’ont fait au temps de nos ancêtres ; c’est ce qu’a fait dernièrement encore cet illustre Cn. Domitius qui accusa M. Silanus, homme consulaire, pour venger les injures du Transalpin Égritomare (80), son hôte. Oui, je me croirais appelé à suivre cet exemple de gratitude et de générosité, pour donner à mes hôtes et à mes amis l’espérance de couler des jours paisibles, grâce à mon appui tutélaire. Mais, puisqu’aux injures communes de toute une province se rattache la cause de Sthenius, et puisque je défends tout à la fois, soit en leur nom personnel, soit au nom de leur ville, un grand nombre de mes hôtes et de mes amis, certes, je ne dois pas craindre qu’on me reproche de m’être chargé de la tâche que je remplis, sans que le plus sacré des devoirs m’ait déterminé et pour ainsi dire contraint de l’entreprendre.
XLVIII. Mais cessons d’insister sur la manière dont Verrès instruisait, jugeait, et faisait juger les affaires : ses délits en ce genre sont incalculables, et il faut néanmoins abréger nos discours, et mettre des bornes à nos accusations. Nous allons donc citer quelques délits d’une autre espèce.
Vous avez entendu Q. Varius déposer devant vous qu’il n’avait obtenu le droit de demander justice, qu’après lui avoir fait remettre par ses agens cent trente mille sesterces (81). Vous n’avez pas oublié la déclaration de Q. Varius ; et Sacerdos, cet homme si recommandable, l’a confirmée par son témoignage. Vous savez que Cn. Sertius, M. Modius, de l’ordre équestre, et une foule de citoyens romains et de Siciliens, vous ont dit que le préteur leur avait demandé de l’argent pour obtenir justice. Ai-je