Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.7.djvu/427

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le mois légal, et qu’Hérodote ne s’y trouvât pas. L’usage des Siciliens, ainsi que de tous les peuples de la Grèce, est de régler leurs jours et leurs mois sur le cours du soleil et de la lune. Lorsqu’il se rencontre quelque discordance, il leur arrive parfois de retrancher d’un mois un jour ou deux tout au plus ; ce sont les jours qu’ils appellent, pour cette raison, jours supprimés (87). Quelquefois aussi ils prolongent le mois d’un ou deux jours. Dès qu’on lui eut donné ces renseignemens, il devint tout à coup un grand astronome ; quoiqu’il s’occupât moins du cours des astres que de celui de l’argent ciselé, il ordonna qu’on retranchât non pas un jour du mois, mais un mois et demi de l’année ; de manière que le jour qui devait, comme d’ordinaire tomber aux ides de janvier, se trouvât aux kalendes de mars (88). Il fallut obéir, malgré les réclamations et les plaintes qui s’élevèrent de toutes parts ; il fallut bien que ce jour-là devînt le jour prescrit par la loi pour les comices. Climachias fut proclamé grand-prêtre. Hérodote en arrivant de Rome, bien persuadé qu’il devançait l’élection de quinze jours, apprit qu’il y en avait trente qu’elle était consommée. Alors les Céphalédiens décrétèrent un mois, avec intercalation de quarante-cinq jours, pour remettre en ordre les autres mois de cette année. Si la même opération eût été possible à Rome, Verrès n’aurait sans doute pas manqué de retrancher les quarante-cinq jours entre les deux fêtes (89), seul intervalle pendant lequel il pouvait être jugé.

LUI. Et les censeurs, de quelle manière ont-ils été nommés en Sicile pendant sa préture ? La chose mérite d’être connue. Ce sont les magistrats que les Siciliens choisissent avec le plus d’attention, parce que les tributs