Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.7.djvu/447

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pas évaluées en argent. Ce qui donne lieu maintenant à cette demande, ce sont vos trois deniers (99) ; mais la forme de cette réclamation n’a rien de nouveau…. Qu’un absent ne soit pas mis en cause ; ceci est le résultat du désastre de Sthenius et de votre injustice à son égard. Je ne rappellerai pas les autres objets ; les Siciliens requièrent tant de choses, que l’on croirait qu’ils ont réuni tous les délits possibles pour vous en accuser. Si toutes ces plaintes sont neuves au fond, la forme du moins en est usitée ; mais leur requête au sujet des statues paraîtra ridicule aux yeux de ceux qui n’en pénètrent pas le sens et le motif. Ils requièrent que l’on décrète, non pas qu’ils ne seront point forcés…. Et quoi donc ? Qu’il ne leur sera pas permis. Que signifie cette requête ? Vous me demandez ce qui dépend de vous ? car enfin, vous êtes les maîtres de ne pas vouloir. Demandez plutôt que personne ne puisse vous forcer de promettre ou de faire ce que vous ne voulez pas. Ce serait peine perdue, répliquent-ils ; car tous les magistrats prétendront qu’ils n’ont point usé de contrainte. Si vous voulez nous protéger, mettez-nous dans l’impuissance de prendre de nous-mêmes aucun engagement. De votre préture, Verrès, est née cette requête d’une espèce nouvelle de la part des Siciliens. L’adresser au sénat, n’est-ce pas déclarer hautement que, s’ils ont payé pour vos statues, ils y ont été forcés par la terreur et par l’oppression ? Quand même ils ne le diraient pas, n’êtes-vous pas obligé d’en convenir vous-même ? Voyez, examinez, cherchez quelque moyen de vous justifier, sinon vous reconnaîtrez qu’il vous faut passer condamnation sur le fait des statues.

LXI. On me parle d’un moyen que, dans l’intérêt de