votre cause, vos défenseurs, hommes d’esprit, ont imaginé, et sur lequel ils vous ont bien fait la leçon. On dit qu’il est convenu entre vous que, toutes les fois qu’un témoin important et considéré dans la province s’exprimera d’un ton énergique, comme l’ont déjà fait plusieurs Siciliens de la première distinction, vous vous écrierez : « Cet homme est mon ennemi, parce qu’il est laboureur. » Ainsi, d’un seul mot, vous prétendez, à ce que je vois, vous et vos défenseurs, écarter du tribunal tous les laboureurs, comme étant irrités contre vous, et ne vous pardonnant pas d’avoir levé la dîme avec plus de rigueur qu’ils ne l’auraient voulu. Ainsi les laboureurs sont tous vos ennemis, vos adversaires ; il n’y en a pas un seul qui ne désire votre perte. Où donc en êtes-vous, si un ordre de citoyens généralement honnête et respecté, l’un des plus fermes soutiens et de la province et de la république, est votre ennemi déclaré ? Mais soit : je verrai dans un autre temps ce qu’ils pensent de vous, et les iniquités qu’ils vous reprochent. Je me contente ici de votre aveu ; il me suffit qu’ils soient tous vos ennemis déclarés ; c’est vous-même qui le dites, et vous convenez que les dîmes en sont la cause. Je ne conteste pas ce fait ; je n’examine pas s’ils ont tort ou raison de vous haïr. Mais que signifient ces statues équestres si bien dorées, que le peuple romain est indigné de voir près du temple de Vulcain ? Je trouve sur l’inscription de l’une de ces statues qu’elle vous a été décernée par les laboureurs. S’ils vous l’ont décernée par honneur, ils ne sont pas vos ennemis. Mais si nous en croyons leurs témoins, alors ils flattaient votre orgueil ; aujourd’hui ils agissent d’après leur conscience. Si c’est la crainte qui les a forcés à vous décerner une
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