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Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.7.djvu/97

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se contente du châtiment de ce seul criminel, et ne juge pas que ce misérable, en pillant les temples, en assassinant tant d’hommes innocens, en faisant tuer, torturer, mettre en croix des citoyens romains, en rendant à prix d’argent la liberté à des chefs de pirates(9), ne s’est pas montré plus coupable que ceux qui auraient, malgré leur serment, acquitté par leur sentence(10) un accusé couvert de tant de crimes si grands et si atroces ? Non, non, juges, ici nulle forfaiture n’est possible, ni à l’égard d’un pareil accusé, ni dans les circonstances actuelles, ni devant un tel tribunal ; et, s’il m’est permis de le dire sans présomption devant des magistrats aussi respectables, ce n’est pas un accusateur tel que moi qui souffrira qu’un accusé si coupable, si désespéré, si convaincu, me soit impunément ou soustrait par l’intrigue, ou arraché par la force. Et à des juges tels que vous je ne prouverais pas que Verrès a volé de l’argent contre les lois ! Des hommes de votre caractère pourraient ne compter pour rien tant de sénateurs, tant de chevaliers romains, tant de cités, tant d’hommes honorables d’une si florissante province, tant de témoignages et des peuples et des particuliers ! Et cette volonté du peuple romain si fortement prononcée, ils pourraient y résister ! Qu’ils le fassent, s’ils l’osent ! Nous trouverons, si nous pouvons le traduire vivant devant un autre tribunal, oui, nous trouverons des juges à qui nous prouverons que, pendant sa questure, il a détourné des fonds remis par la république au consul Cn. Carbon(11), des juges à qui nous persuaderons qu’ayant reçu des questeurs une somme pour un usage déterminé (et vous avez entendu ce fait à la première audience), il s’est approprié cet argent ; enfin il se trouvera des juges qui ne lui pardonneront pas de s’être permis de décharger de la dîme quelques contri-