Page:Cicéron - Œuvres complètes - Panckoucke 1830, t.8.djvu/127

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d’Héraclius d’après les registres de sa ville. Extrait des registres publics. Quel décret du sénat d’Amestrate avait autorisé ce député ? — Aucun. — Pourquoi donc a-t-il payé ? — Il y a été forcé. — Qui le dit ? — La ville entière. — Lisez l’extrait des registres publics : Déposition de la ville d’Amestrate. La seconde année une autre somme d’argent a été extorquée à la même ville de la même manière, et donnée à Sextus Vennonius : la même déposition vous l’atteste. Mais les habitans d’Amestrate, malgré leur peu de fortune, après que vous eûtes adjugé leurs dîmes pour huit cents médimnes à Banobal, autre esclave de Vénus (car il est bon que vous appreniez le nom de vos publicains), furent encore contraints par lui d’ajouter, à titre de bénéfice, une somme plus forte que le prix du bail, quoique l’adjudication en eût été portée fort haut. Ils la donnèrent à Banobal pour huit cent-cinquante médimnes, quinze cents sesterces. Certes, Verrès n’aurait jamais fait la sottise de souffrir qu’un domaine du peuple romain devînt pour un esclave de Vénus d’un plus grand rapport que pour la république, si tout ce butin fait sous le nom d’un esclave n’eût pas été pour lui-même. Les habitans de Pétra, malgré le haut prix où leur dîme avait été portée, ont été contraints de payer trente-sept mille sesterces à P. Névius Turpion, homme pervers, déjà condamné pour ses méfaits sous la préture de Sacerdos. Aviez-vous donc apporté tant de négligence à la fixation du prix de la dîme, que lorsque le médimne valait quinze sesterces et que la dîme était portée à trois mille médimnes, c’est-à-dire à quarante-cinq mille sesterces, il dût être accordé à l’adjudicataire trois mille sesterces de bénéfice ? — Mais j’ai fait monter très haut la dîme de ce canton. — Eh bien, glorifiez-vous,