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SECONDE ACTION
CONTRE VERRÈS.

LIVRE CINQUIÈME.
DES SUPPLICES.
DIXIÈME DISCOURS.


I. Personne, je le vois, juges, personne ne doute que C. Verrès n’ait dépouillé très-ouvertement dans la Sicile tous les lieux sacrés et profanes, tous les édifices publics et particuliers, et que, sans scrupule comme sans nul déguisement, il ne se soit livré à tous les genres de larcins et de brigandages. Cependant on m’annonce un moyen de défense imposant, glorieux, et que je ne pourrai combattre, juges, avant d’y avoir long-temps réfléchi. On établit comme point fondamental que, grâce à la valeur et à la vigilance extraordinaire de son préteur, notre province de Sicile a, dans les conjonctures les plus difficiles et les plus effrayantes, été mise à l’abri des entreprises des esclaves fugitifs et des périls de la guerre.

Que faire, juges ? que va devenir mon plan d’accusation, et de quel côté diriger mes attaques ? Partout on m’opposera, comme un rempart inexpugnable, le titre de grand général. Je connais ce lieu commun ; je sais sur quel point Hortensius va déployer ton t e son éloquence. Les